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H I S T O I R E ANC I ENNE D E L'ARMÉNIE.
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Haïg couvre de constructions le champ de ba –
taille et l u i donne le nom d'Haïk, à cause de l a
victoire remportée; d'où le canton encore à pré–
sent s'appelle
Haïotz-tzor
(
vallée des Armé–
niens) ( i ) . L a colline où Bélus succomba avec ses
braves guerriers fut nommée par Haïg
Kérèz-
mank
(
les tombeaux ), et l ' on d i t encore à présent
Rérezmank
(2).
L e corps de Bélus étant peint de
divers couleurs, d i t [ Ma r Apas Catina], Haïg le fit
transporter à Ha r k , et enterrer sur une hauteur
à l a vue de ses femmes et de ses fils. Or no t r e
pays est appelé
Haïk,
du nom de notre ancêtre
Haïg.
V . ( CH .
XI I . )
Haces et familles issues de Haïg:
de chacun de ses descendants.
Faits et gestes
Après ces événements, une foule de faits sont
racontés dans ce livre ; mais nous n'inscrirons i c i
que ce qu i est nécessaire à notre histoire.
«
Après cette expédition, Haïg, d i t [ Ma r Apas
Catina ] , retourna à sa même hab i t a t i on , et donna
à Gatmos, son petit-fils, une grande partie du
bu t i n fait à la gue r r e , ainsi que plusieurs des plus
braves de ses gens ; puis i l l u i ordonna de demeu–
rer dans son séjour p r imi t i f . Ensuite Ha ï g , s'en
étant allé, s'arrêta au lieu appelé Ha r k . I l avait
engendre son fils Arménag à Babylone, ainsi que
nous l'avons d i t plus haut ; après q u o i , ayant
vécu encore de longues années, i l meurt, laissant
à Arménag le gouvernement de la nation t ou t en–
tière
(3).
«
(1)
VHaïotz-tzor
porte encore actuellement le nom
vulgaire
à?Haïou-tzor(
Mékhitar abbé,
Dictionn. gèogr.
(
en arm. ), p. 304.
—
ïndjidji,
Gèogr. anc,
p. 199-200.
—
Le même,
Arménie moderne,
p. 144.
—
L. Alischan,
Géogr. de l'Arménie,
p. 94).
(2)
Injidji (
Arm. anc,
p. 200. — Le même,
Arménie
moderne,
p. 145, dit que cette localité s'appelle au–
jourd'hui
Kérezman medj
', «
le grand tombeau, » ou
Satanoi Kérezman,
«
tombeau de Satan ». La Géogra–
phie de Pappus d'Alexandrie, qui nous a été conservée
en partie dans celle de Moïse de Khorène, dit que ce
rat dans l'Ile de Troprobane qu'eut lieu la chute de Sa–
tan ( Cf. Saint-Martin,
Mémoires sur l'Arménie,
t. I I ,
p. 377 ). Toutefois nous devons dire que ce passage est
interpolé, car i l ne se trouve même pas dans tous les
manuscrits.
(3)
Le père Arsène Bagratouni, mékhitariste, a publié
à
Venise en 1858, en arménien, un poème épique en vingt
chants, intitulé
Haïg,
qui est, sans nul doute, la plus
magnifique épopée imaginée par le génie poétique des
Arméniens. Le style en est très-élevé et les vers sont
habilement cadencés : on doit regretter seulement que
l'auteur ait représenté les anciens Arméniens comme
•
étant monothéistes, car i l est facile de démontrer la
Arménag laisse deux de ses frères, Kh o r et
Manavaz avec toute leur suite, au lieu appelé
Ha r k , ainsi que Paz, fils de Manavaz. Celui-ci r e –
çut Ha r k en apanage ; son fils eut en partage au
nord-ouest le littoral de *Ia mer salée, qu ' i l ap–
pelle de son pr opr e n o m , ainsi que le canton. De
Manavaz et de Paz sont issus, d i t - o n , les familles
satrapalesdesManavazian, des Peznouni, des Ouor–
t o u n i * ^ ) qu i , après saint Tiridate (Dertad), se
sont détruites, assure-t-on, l'une l'autre dans les
combats
(2)
.
K h o r mu l t i p l i e au n o r d et fonde des
fausseté de cette opinion, en s'appuyant sur les plus
anciens textes historiques qui nous sont parvenus. Au
surplus M. Emin a annoncé devoir rendre compte de l'é–
popée d'Haïg du père Arsène, dans un travail spécial
qu'il prépare en ce moment ( Cf.
Recherches sur le pa~
ganisme arménien
(
en russe), Moscou, 1864, et en
français , Paris , 1864, p. 6).
—
Nous ferons remarquer
en passant que les Arméniens ont donné le nom d'Haïg
à la constellation d'Orion, comme on peut le voir dans
la version arménienne de la Bible (
Job,
ch. 38, v. 31.
—
lsaïe,
ch. 13, v. 10). Ce nom d'Haïg donné à Orion
provient sans doute de la ressemblance que les Armé–
niens avaient cru découvrir entre leur éponyme et pa–
triarche national, et Orion, qui était aussi un grand
chasseur, haut de taille, bien fait et d'une force hercu–
léenne (Diodore de Sicile,
Biblioth. histor.,
liv. IV,
ch. 85).
(1)
Un autre manuscrit porte, au lieu de
Ouortouni,
le nom des
Kenouni.
(2)
Les trois satrapies dont il est ici question faisaient
partie de la province de Douroupéran. — Les Mana-
vazian possédaient le canton de Hark en apanage, et le
conservèrent jusque vers l'an 320 de notre ère, après la
mort de Tiridate ( Dertad ). A l'avènement de son fils
Khosrov H , une guerre éclata entre les Manavazian et
les Ouortouni, et le ro i , pour mettre fin aux scènes de
carnage et de dévastation auxquelles se livraient ces
deux familles rivales, essaya de rétablir la paix entre
eux. Ne pouvant y parvenir, i l fit marcher son armée
contre ces satrapes, et anéantit ces deux familles, dont
les possessions furent données à l'évéque Aghpianos qui
jouissait d'un grand crédit en Arménie (Faustus de
Byzance,
Hist. d'Arménie,
liv. I I I
;
ch. 4 ). La ville prin–
cipale des Manavazian s'appelait Manazguerd ou Mandz-
guerd ; on trouve son nom souvent mentionné dans les
auteurs byzantins sous les formes
Mav
-
uÇixupT
,
MaÇîxepT
(
Constantin Porphyrog.,
De admin. imp.,
ch. 44. —
Cedrenus, t. I I , p. 780.
•—
Bryenne, liv. I ) , dans les
écrivains syriens sous la forme Manazguerd ( Aboulpha-
radj,
Chron. syriaque,
p. 22, 8, 244, 449) et chez les
Arabes qui l'appellent Melazdjerd, Melazkerd (Aboul-
féda,
Géogr.,
éd. de M. Reinaud, texte arabe, p. 394 et
395. —
Annal. Mosl., t.
I I I , p. 125, 145. T. IV, p.
112.
—
Cf. aussi Saint-Martin,
Mém. sur VArm.,
1.1,
p. 105).
—
Les Peznouni avaient pour apanage un canton situé au
nord-ouest du lac de Van et qui faisait également
partie de la province de Douroupéran. Cette satrapie
subsista jusqu'au règne de Khosrov I I qu i , pour punir
le chef de la famille des Peznouni, qui s'appelait Tada-
pen, de l'avoir trahi en faveur des Persans, le lit tuerj
lui et toute sa famille, et réunit ses possessions au do–
maine royal (Moïse de Khorène, liv. I I I , ch.
2. —
2.
Fonds A.R.A.M