DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
xxvij
traductions des livres grecs que renferme l a littérature géoigienne furent ent re –
prises dans ce pay s , et si elles qnt été faites directement sur les textes originaux
ou bien sur des versions arméniennes. On sait par le témoignage de Soulkhan
Saba Orbélian, auteur d ' un dictionnaire estimé
(
i j ,
qu'il existait autrefois en
géorgien des traductions des ouvrages de Josèphe, des Dialogues de Platon, des
Catégories d'Aristote, de l'Histoire de Di on Cassius et des livres de Némésius ( 2 ) .
L'ElcaYWYV) de Porphy r e , qu'on croyait généralement avoir été traduite directe–
ment en géorgien sur le texte grec , n'est qu'une version moderne entreprise en
1 735 ,
par Zourab Chanchi ani , contemporain de Wakhtang ( 3 ) . L e rapt 'E^uipeCa?
fut traduit sur l a version arménienne par Dosithée Nécrésil. On c i t e , parmi les
principaux traducteurs géorgiens, Ioané Pétrisi qui vivait au douzième siècle,
c'est-à-dire à l'époque l a plus brillante de l a littérature géorgienne ; le patriarche
Antoni I
e r
,
fils du roi lésé, qui occupa le trône pontifical de Metzkhétha, dans
le courant du dix-huitième siècle; Gaïotz; le tzarévitch Ioané, fils du roi
Georges X I I , qui traduisit l'Iliade en vers ïambiques, enfin plusieurs autres
encore , dont les noms ne sont pas connus , et auxquels on doit des versions
d'Hérodote, des Vi es de Plutarque , etc. (4) .
L e goût des traductions des livres grecs, que les Syriens inspirèrent aux A r –
méniens et aux Géorgiens, fut introduit également en Perse à la fin du cinquième
siècle, par les exilés de l 'Ecol e d'Edesse et par leurs disciples, qui avaient reçu
un accueil brillant à l a cour des Sassanides. Déjà, avant cette époque, les P a r -
thes arsacides se servaient du grec comme langue officielle, et les monuments
numismatiques de cette dynastie nous en fournissent l a preuve irrécusable.
Le s grands rois s'honoraient même de porter le titre de (pi^éXXviveç ( 5 ) . A u s u r –
plus , on ne saurait mettre en doute l'influence de l a littérature grecque dans
l'empire i r an i en , quand E l i e n nous assure que les versions des livres de p h i –
losophie , de mathématiques et d'astronomie des Gr e c s , furent précédées d'une
version en langue perse des poëmes d'Homère ( 6 ) . Le s tragédies grecques se
jouaient même sur les théâtres de la Pe r s e , et ce fut pendant une représenta–
tion des Bacchantes d'Eur ipide , que l a tête deCrassus fut apportée devant le roi
Orodes (7) . Mais ce fut surtout à l'époque des Sassanides, et pendant le règne de
Chosroès Nouschi rwan, que nous voyons les lettres grecques briller de l'éclat le
plus v i f en Perse ( 8 ) . Ce prince attira dans ses Etats les philosophes byzantins
(1)
Le Bouquet des mots,
ms. de la Bibl.
imp.
de Paris ; anc. fonds géorgien,
mit.
(2)
Brosset,
Gramm. géorg.,
introd., p. 19.
(3)
Brosset,
Rapports sur un voyage en Géorgie,
VIIc
Rapport,
p.
63.
(4)
Brosset,
Catal. des livr. géorg.,
à la suite de son
Discours sur la littér. géorg.
(
S.-Pét., s. d.)
(5)
Mionnet,
Descript. des monn. grecques.
Cf. Arsacides de Perse. — Longpérier,
Métii. sur la
chron. et Vicon. des Arsac,
p. 5, 6.
(6)
iEliani
varix histor.,
liv. X I I , ch. 48 (éd. Didot).
(7)
Plutarque,
Crassus,
XXX I I I , p. 673 (éd. Didot ).
(8)
Assemani,
Bibl. orient.,
t.
I , p. 203, 251, 406; t . I I , p. 402;
t.
I I I , P. I , p. 226, 376. —
Fabricius,
Biblioth. med. et inf. latin.,
t.
IV,
p.
204,
note. — Wisemann,
Horx syriacx
, 2
e
part.,
S
V, note. — Renan.
Hist. des lang. sém.,
p.
285.
Fonds A.R.A.M