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F A U S T U S D E B Y Z A N G E
X I V . Vie et actions du grand Daniel ; comment
il réprimanda le roi Diran qui, pour se ven –
ger, le fit mourir.
X V . Des fils de lousig ; comment ils foulèrent
aux pieds l'honneur du divin sacerdoce.
X V I . De Pharin qui occupa le siège patriarcal.
X V I I . DeSchahag , issu de la race de Févêque
Albin (Aghpianos), qui occupa le siège patriar–
cal. Comment l'Arménie entière abandonna le
Seigneur et ses commandements*.
X V I I I . L e chef des eunuques, Haïr, fait mou–
rir les familles satrapales.
X I X . De Bab et d'Athanakinès, fils de lousig,
et de quelle manière ils moururent dans leur
iniquité.
X X . L e roi Diran est trahi par son chambellan.
Phisig de Siounie, et fait prisonnier par V a -
raz. L e pays partage le sort de son ro i .
X X I . Les satrapes arméniens se réunissent d'un
consentement unanime et engagent l'empereur
des Grecs à venir en Arménie pour les secou–
rir. L e ro i des Perses, accouru avec une
nombreuse armée, est contraint de s'enfuir
seul dans son royaume sur un cheval.
L I V R E T R O I S I È M E .
COMMENCEMENT.
C H A P I T R E I .
Ce qu'il advint en Arménie après la prédication de
Vapôtre Thaddée. — Canons des livres
chronolo–
giques.
L a prédication de l'apôtre Thaddée depuis son
début; son martyre et sa mort jusqu'à la fin de •
la prédication et de la mort de saint Gré–
goire
(
i ) ;
le meurtre de l'apôtre commis par le
roi Sanadroug
(2)
jusqu'au moment où ce l ui - c i
(1)
Cf. Moïse de Khorêne,
Histoire d'Arménie
,
liv. I I ,
ch. 33. — Les détails que donne Moïse sur la prédication
de Thaddée à Ëdesse, à la cour du toparque Abgar Ou -
chama qu'il convertit à la foi, sont extraits, à ce qu'il
nous apprend lui-même ( ch. 3 6 ) , d'une histoire écrite
en syriaque par Léroubna, fils du scribe Apschatar, qui a
raconté les événements des règnes d'Abgar et de Sana–
droug. L'ouvrage de Léroubna était conservé dans les
archives d'Édesse. 11 existe à la Bibliothèque impé–
riale de Paris, dans un martyrologe arménien manuscrit,
une histoire attribuée à Léroubna, mais cette composi–
tion est apocryphe.
(2)
L'apôtre Thaddée fut martyrisé avec ses compa–
gnons , dans le canton de Ch avarehan , , appelé aussi Ar–
da/. Selon la tradition, l a pierre s'entr'ouvrit pour
recevoir le corps de l'apôtre, qui fut ensuite inhumé
fut obligé d'embrasser la foi [chrétienne ] ( 1 ) ; la
mort du roi Tiridate ( Dertad ) ( 2 ) ; les faits ac –
complis par les anciens; la vie des hommes
illustres, celle de leurs adversaires, tout cela / i
été décrit par d'autres [historiens]
(3).
Néan–
moins nous allons relater succinctement tous ces
faits dans le cours de notre Histoire, pour ne
pas en intervertir l'ordre. Dans notre narration,
nous examinerons et l'époque primitive et les
derniers temps ; quant à l'époque intermédiaire,
elle a été écrite par d'autres, et nous la mention–
nons seulement pour ne point laisser de lacunes
dans notre ouvrage. C'est ainsi* qu'une brique
placée au milieu d'un mur achève la construction
de l'édifice entier. Cela d i t , nous allons entrer
immédiatement en matière.
C H A P I T R E I I .
Du premier grand pontife Grégoire;[de son-fiUftet de
leurs sépultures.
Pendant le règne de Tiridate ( Dertad ), fils de
Chosroès (Khosrov), [l'Arménie] embrassa la foi
chrétienne
(4),
grâce, au zèle du grand prêtre Gré–
goire, fils d'Anag.
dans la plaine ( Moïse de Khorêne ,
Hist. d'Arm.,
liv. I I ,
ch.
31).
(1)
Moïse de Khorêne,
Hist. d'Arm.,
l i v . I I , eh. 34,
35.
(2)
Moïse de Khorêne (
Hist. d'Arm.,
liv. I I , ch. 92)
raconte que le roi Tiridate avait pris la résolution, vers
la fin de sa v i e , d'abdiquer et d'aller vivre en solitaire
dans l'antre de Mané, où saint Grégoire avait achevé ses
jours. Ses sujets, mécontents delà résolution du roi,''lui
donnèrent un breuvage empoisonné qui causa sa mort
(
voir plus haut, p. 194). Le même historien donne à T i r i –
date cinquante-six ans de règne.
(3) 11
est impossible, dans l'état actuel de nos -con–
naissances , de savoir quels sont les historiens auxquels
Faustus de Byzance fait allusion dans ce passage. On
ne saurait même dire si ces historiens étaient armé*
niens ou grecs, car Moïse de Khorêne lui-même, en
racontant l'histoire détaillée de ces événements, n'in–
dique pas non plus les sources où il a puisé ses infor–
mations (
Hist. d'Arm.,
liv. I I , ch. 34 ). Un seul histo–
rien syriaque est cité par Moïse : c'est Léroubna, dont
il a été question dans une note précédente, et qui a
donné le texte de la prétendue correspondance échan–
gée entre Abgar et le Christ, correspondance dont E u -
sèbe nous a transmis une traduction grecque, dans son
Histoire ecclésiastique,
liv. I , ch. 13.
(4)
Tiridate I I , fils de Chosroès le Gr and , monta sur
le trône de son père, l'an 286 de J . - C . et gouverna le
royaume d'Arménie pendant l'espace de cinquante-six
ans, c'est-à-dire jusqu'à l'année 342. L a dix-septième
année de son règne, en 302, il embrassa la foi chrétienne,
par suite de la prédication et des miracles de saint Gré–
goire l'Illuminateur (Cf. plus haut, Agathange,
Hist. de
Tiridate,
ch. XX, $92 et 93, p. 152 et suiv.).
Fonds A.R.A.M