te faisant voir à personne de ceux qui le connais–
saient, inventa là fable des Aralèz
(
i ) .
Sémiramîs s'empara alors de la terre d'Ar–
ménie, et dès cette époque les rois de l'Assyrie
la possédèrent jusqu'à la mort de Sennakérib
(
Sénékarim ), après lequel les Arméniens secouè–
rent le joug des rois assyriens.
Ils furent gouvernés par Zareh, fils de l'un des
enfants d'Aramaniak, homme fort et adroit à lan–
cer des flèches. Après lui vint Armok , puis Sar-
hank, puis Schavasch, et ensuite Pharnavaz
(2).
Celui-ci engendra Pakam et Pakaram; Paka-
ram engendra Piouram; Piouram engendra As-
bad. Les enfants de Pakaram recueillirent leur
héritage dans les contrées occidentales. Us for–
ment la maison d'Ankegh, parce que Pakaram
s'appelait aussi Ankegh, qui était adoré dans ce
temps-là par les nations barbares (3).
Pharnavaz se soumit à Nabuchodonozor,roi de
Babylone. Depuis lors les rois babyloniens et
mèdes dominèrent l'Arménie jusqu'au temps d'A–
lexandre de Macédoine, qui soumit à son pouvoir
l'univers entier.
Les Arméniens furent soumis aux Macédoniens
jusqu'à la révolte des Parthes contre ces derniers
et jusqu'à la fondation du royaume des Arsa-
cides (Arschagouni) ( 4 ) . Comme tu le vois, c'est
ainsi que le raconte l'annaliste.
On raconte qu'une esclave d'Abraham, Marsiag,
s'enfuit de Damas, de la maison d'Isaac, et vint
s'établir au pied des deux montagnes qui do-
(1)
Cf. Moïse de Khorêne,
Hist. d'Arm.,
liv. I , ch. 15,
et plus haut, p. 26 et suiv.
(2)
Ces trois personnages ne figurent pas dans la liste
des rois de la dynastie haïtienne que nous a transmise
Moïse de Khorêne (
Hist.
d
'
Arm.,
liv. I , ch. 31 ) d'après
Mar Apas Catina. Le nomde Pharnavaz, qui paraît être
le même que celui de Pharnouas, deuxième successeur de
Barouïr (Moïse de Khorêne, liv. I , ch. 22), n'autorise
pas cependant à confondre ces deux personnages. Le nom
de Phanîavaz paraît plutôt géorgien qu'arménien, car ii
figure dans les annales géorgiennes, comme l'appellation
du premier roi du Karthli, qui régna de l'an 302 à 237
avant J . - C . — Cf. Brosset,
Hist. de la Géorgie,
1.1,
p.
36
et suiv.
(3)
Cette généalogie des derniers rois de la dynastie
1
d'Haïg est complètement différente de celle que nous a
1
transmise Moïse de Khorêne
(
Hist. d'Arm.,
liv. I , ch.
31 ),
qui donne la liste suivante : « Vahak'n, Aravan, Ner-
*
seh, Zareh, Armok, Pakam, Van et Vahé qui périt en
combattant contre Alexandre de Macédoine. » L'absence
de documents ne nous permet pas de contrôler les ren–
seignements généalogiques que nous ont transmis
Moïse de Khorêne et le Pseudo-Agathange; aussi nous
nous contentons de signaler les différences qui se remar–
quent dans ces deux monuments historiques.
(4)
Cf. Moïse de Khorêne,
Hist. d'Arm.;
liv. I , ch. 31,
et plus haut; p. 41.
minent la grande plaine de l'Araï (Araxe), le som–
met de l'Arakadz et la montagne de Kegh.
Elle donna son nom aux montagnes qui s'ap–
pellent Azad (libre). Elle eut trois fils, Parokh,
c'est-à-dire Éléazar. Son habitation est appelée
Parokhd et la terre Paragan, servant à leurs cour–
ses et à leurs chasses ; ils se sont confondus avec la
race d'Aramaniak
(1) .
Révolte des Parthes qui arriva en Arménie à cette
époque.
Après la mort d'Alexandre, roi (césar ) des Ma–
cédoniens, les Parthes furent soumis à ces derniers
pendant soixante et un ans. Cependant, à Baby–
lone, régnèrent Séleucus Nicâtor (Nicanor), trente-
huit ans; Antiochus Soter, dix-neuf ans; Antio-
chus Théus, dix ans.
L a onzième année du règne d'Antiochus, les
Parthes se révoltèrent et s'affranchirent du joug
des Macédoniens. Arsace (Arschag) le Grand, fils
du roi des Thétaliens [qui habitait] à Pahl-Scha-
hasdan ( 2 ) , au pays des Couschans, s'empara du
pouvoir, et tous les peuples de l'orient et du
nord se soumirent à sa domination (3).
Alors le roi Arsace, avec toute son armée, porta
la guerre de l'orient à Babylone, dans les Etats
des rois que nous avons nommés, pour y établir
sa domination, et i l arriva à Babylone.
Mais, lorsque Antiochus s'aperçut que le roi
des Parthes, Arsace, avec une nombreuse armée
s'avançait contre l u i , et qu'il ne pouvait compter
sur ses troupes pour arrêter l'usurpateur, i l s'en–
fuit devant lui et gagna l'Asiasdan ( 4 ) où i l régna
cinq ans. Après lui, l'Asiasdan fut soumis pendant
quelque temps aux Macédoniens qui s'y succédè–
rent. L e roi Arsace soumit les Assyriens, sujets
d'Antiochus, ainsi que les Babyloniens, les Per–
ses, les Mèdes et le pays d'Arménie jusqu'au
.
mont Gabgoh (5) et jusqu'aux rivages delà grande
(1)
Ce passage du Pseudo-Agathange diffère com–
plètement des renseignements que nous a transmis
Moïse de Khorêne (liv. I , ch. 12), où il est question de
Parokh qu'il dit être fils de Kégham, fils d'Amasia. I l
est évident que le Pseudo-Agathange a puisé les données
qu'il nous transmet ici à des sources différentes de celles
où Moïse a recueilli ses renseignements.
(2)
Cette même ville est appelée par Moïse de Khorêne
(
Hist. d'Arm.,
liv. I I , ch. 2 ) Pabl-Aravadine. Le nom
de Schahasdan veut dire en arménien
v
pays ou contrée
du roi ».
(3)
Cf. Moïse de Khorêne,
Hist. d'Arm.,
liv. I I , ch. 1
2
et 68, et plus'haut, p. 42 et suiv.
(4)
L'Asie centrale.
(5)
Le Caucase.
Fonds A.R.A.M