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AGATHANGE .
des saintes. Le roi demanda à Grégoire ce qu'il
voulait qu'il fît. I l lui donna la mesure des caisses
des saintes, afin qu'il creusât la terre pour cha–
cune d'elles, dans les chapelles destinées à leur
repos. E t i l pria de nouveau Grégoire qu'il ordon–
nât à son épouse, la reine Aschkhen ( i ) , et à sa
sœur Khosrovitoukhd, de s'associer aussi au tra–
vail. Le saint donna cet ordre, et elles se rendirent
avec lui pour l'aider dans son œuvre. E t lorsqu'il
eut pris la mesure des caisses, elles creusaient,
dans le temple des saintes martyres, l'endroit où
elles devaient reposer.
[
§ i a5.] L e roi prit alors la bêche et la pioche,
et il creusait la terre selon la grandeur des caisses.
E t les deux autres, la reine Aschkhen et la sœur
du roi , Khosrovitoukhd, se passaient de main en
main, dans le pan de leur tunique, la terre qu'elles
enlevaient pour la porter dehors. E t ainsi, selon
l'ordre [qu'elles avaient r e çu ] , elles disposèrent
d'abord la tombe de sainte Hripsimè, et puis celles
de ses trente-deux compagnes, dans l'endroit
(1)
Aschkhen était fille d'Achkhatar ; elle était aussi
grande de taille que le roi. Tiridate la fit inscrire au rang
des Arsacides, lui fit revêtir la pourpre, ceindre la
couronne,pour en faire son épouse. D'Aschkhen naquit
Khosrov ou Chosroès (Cf. Moïse de Khorène, liv. Î I ,
ch. 83
) .
A la mort de Tiridate, la reine Aschkhen se re–
tira à Carni, où elle mena une vie toute religieuse jus–
qu'à sa mort.
SÉSWXEV auxw TWV aytwv Xapvaxwv. oSoxs axairxEtv
xoùç xoitouç ixaoTYj Xàpvaxt Iv TOUÇ orxoatç TWV jxap-
xupwviv TOTCOIÇ âcpwptapt.EVOiç irapà Kuptou. lïapsxol-
Xeoe Sè TOV ayiov Tpriyopiov xeXeuaai TYJV JîaatXto"-
oav 'Aoiy^vr,v auxou yuvaîxa, xat xr,v àSeXcpyjv, r/jv
xaXouu.£v-/)v KouaapwSouxxa, auvepvouç auxw yeve-
oôat, ôVwç xaTaç\o)8woi * a l auxal xotvo>vîjo"at TW
epyw. KfiXeuoavToç Sè auxou, e7cop£u0Y)O"av axaTtxetv
xaxà xb ô*iot(jtexpov xwv Xapvaxwv eow Iv xtj) vaw Iv
xotç xo7coiç xîjç auxwv xaxaicauorswç.
§ 125.
Aaéwv oûv 5 RaaiXeùç àç"tvopuYa Xaçeuxyj-
ptov xat aoL7)v, ecxauxe xoùç xwv àyuov TOTCOUÇ xaTa
xb (xsTpov TWV Xapvaxojv. ' H Sè ftaoïXtoroa 'AoiYjrçvyj,
xat yj TOU pactXewç àSeXcpv) KouaapwSouXTa, Ss!;à-
ptEvat xbv Y^ouv sic TOUÇ XOXTCOUÇ auTwv s^w ixopuÇov,
xat àxoXou6o)ç ^TOifJtaaav Ttpwxov TYJV TYJÇ àyi'aç ' P t -
<1HU.Y}Ç xaTOtôeoriv, siretTa TWVTptàxovTa Tpiwv iv TW
TOTCW TYJÇ aùxwv (xapTuptaç, oirou IxevwOyj TO aîpta
auTwv ôitèp TOU 8yo[jtaT0ç xou Xptorxou. 'Optotwç Si
xat iv xw j*apxuptw, xwxxxà voxov xîjç TCOXEWÇ, Y)TOI-
uaoav TYJÇ àytaç Tatav^ç xat xwv a a a auTYJ xptwv
auxbç 6 paatXeuç ouv xvj
ISia
àSeXcpvj xat xrj OECTTCOIVY)
ACTIY^YJVY) xàç ôvjxaç, y^spoiv tStatç 7teptxoou.YJcraaat xoùç
Éxaoxouç xououç. MEXOC Sè xauxa 7rpo<j£X0wv Ô {Jaai-
méme où fut répandu le sang de leur bienheureux
martyre, là où on allait dresser le glorieux autel
du Christ. E t également dans la chapelle située
au midi de la ville, là où furent martyrisées sainte
Gaïanè et ses deux compagnes,le roi lui-même
avec sa sœur Khosrovitoukhd et avec la reine
Aschkhen préparèrent leurs tombes de leurs pro–
pres mains. Puis le roi vint solliciter de saint
Grégoire l'autorisation de se transporter sur le
sommet du mont Massis
( 2 ) ,
voyage qui exigeait
sept journées. I l prit dans ce l ieu, sur la cime de
la montagne, des pierres très-dures, pesantes,
longues, grosses, énormes, dont une seule n'eût
pu être mise en mouvement par une multitude
d'hommes. Mais le roi , doué d'une force extraor–
dinaire , plaçant sur
son
épaule huit de ces blocs,
à la manière d'Haïg
(3)
,
les apporta à la cha–
pelle des vierges. Lu i seul dressa sur le seuil quatre
énormes blocs, comme pour réparer sa lutte in–
sensée avec la sainte, dans sa chambre, lorsque,,
gardée par la grâce du Seigneur, elle en triompha
(2)
Le mont Ararat est. appelé
;
Massis par les Armé–
niens.
(3)
L'arménien se sert de l'expression
haigapar
qui
est intraduisible, et qui exprime la force herculéenne
du roi qu'il compare à celle de Haïg, chef de la race ar–
ménienne, qui passait pour un géant d'une force ex–
traordinaire (Moïse de'Khorêne,
Bist. d'Arni.,1,
10).
vero eidem dédit mensuram arcarum, ut loca singulis
effoderet arcis in cellis martyrum, in locis a Domino
distinctis. Rogavit autem sanctum Gregorium, ut juberet
reginam Asichenen, conjugem suam, et sororem np-
minè Cusaroductam, secum operari, ut et hae operis
participes fieri mererentur. ïllo autem jubente, iverunt
intro in ecclesiam ad fodiendum secundum arcarum dia-
metrum in locis requiei martyrum.
§ 125. Sumens itaque rex marram etligonem, effodit
loca sanctis secundum mensuram arcarum : regina vero
Asichene, et régis uxor Cusaroducta, acceptum in sinu
pulverem foras portabant; et consequenter prœpararunt
primum sancta) Ripsimes depositioni locum, deinde alio-
rum triginta trium in loco martyrii eorum, ubi sanguis
ipsorum pro Christi nomine effusus est. Simili modo in
œde martyrum, quas est ad austrum civitatis, prœpara-
runt sanctee Gaianœ et tribus cum ea rex ipse cumso-
rore sua, et domina Asichene, thecas, propriis manibus
loca singula circumornantes. Post hœcaccedens rex cum
Fonds A.R.A.M