H I S TO I RE DU RÈGNE D E T I R I DA T E .
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§ 9°*] Dans ce temps-là, la sœur du roi, nommée
Kosrovitoukhd, eut un songe inspiré par Dieu.
El l e vint parler au peuple auquel elle raconta sa
vision, disant : « J'ai eu celte nuit un songe. U n
homme au visage radieux vint et me dit : I l n'y
a pas d'autre moyen de faire cesser les châtiments
qui vous accablent, que d'envoyer à la ville
d'Ardaschad, pour y chercher le prisonnier Gré–
goire. Dès qu'il sera arrivé, i l vous indiquera un
remède à vos souffrances. » Lorsqu'ils eurent en–
tendu ces paroles, ils en rirent et lui dirent : « Es-
tu donc devenue folle, es-tu donc possédée aussi ?
Comment cela se peut-il, puisqu'il y a quinze
ans qu'on Fa jeté dans une caverne profonde, et
tu dis qu'il est encore vivant ? Qui sait seulement
si ses os se trouvent encore dans cet endroit ? car,
le jour où i l y fut jeté, i l sera mort sur-le-champ,
à la vue des reptiles. » Cependant la sœur du roi
eut encore la même vision au moins cinq fois de
suite, avec menace, si elle ne la racontait pas,
(1)
Oda, de la famille satrapale des Amadouni, gendre
de la famille des Selgouni, était père adoptif de Khos-
rovitoulihd, fille de Chosroès, et sœur de Tiridate. Ce
personnage résista à Ardschir, roi de Perse, et s'enferma
dans le fort d'Ani (Moïse de Khorène, 1. I I , ch. 77). Oda
d'un grand châtiment, et de voir les souffrances
du roi et des autres hommes augmenter jusqu'à
la mort, avec un accroissement de douleurs. Kos–
rovitoukhd, étant rentrée, répéta les paroles de
l'ange avec une grande terreur et une insistance
particulière.
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s
envoyèrent aussitôt un grand satrape,
nommé Oda ( i ) , qui arriva à la ville d'Ardaschad,
afin de tirer Grégoire de la caverne où i l était
renfermé. Or, quand Oda fut venu à la ville d'Ar–
daschad, les habitants allèrent à sa rencontre, en
lui demandant la cause de son arrivée. I l répondit :
«
Je suis venu pour chercher le prisonnier Gré–
goire. » E t eux très-étonnés répondirent : « Qui
peut savoir s'il est encore là ? I l y a bien long–
temps qu'on l'a enfermé dans ce lieu. » Alors
Oda raconta le songe et les événements qui étaient
arrivés. Puis on apporta de longues et solides
cordes, et, quand on les eut nouées, ils les des–
cendirent dans l a caverne. Oda appela à haute
avait élevé la sœur de Tiridate, et avait gardé à Nitach les
trésors du roi. Tiridate, en montant sur le trône, éleva
Oda à la charge de premier ministre (Moïse de Khorène,
I I , 82), pour le récompenser de ses services et de son
dévouement.
§ 90.
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§ 91. EoôÉwç oùv àicOffTÉXXouai Tiu.twTaTov Tiva
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§ 90. Eodem tempore visio obtigit sorori régis, cui
nomen Cusaroducta. Hanc ergo, accedens ad hominés,
narrabat, et dicebat : « Visionem vidi hac nocte. Yirlumine
splendidissimus mihi adstans dixit, quod nulla sanatio
plagas cruciatuum nostrorum sit futura, nisi mittatis ad
civitatem Artaxat, indeque auferatis vinctum Grego-
rium, ut ille veniens vos doceat medicamentum, quo
obtincatur sanatio. » At hommes id audientes deridebant
ejus verba, dicentes : « Forsitan et ipsa insanis, stimulâta
a daemone. Numquid non? Ecce quindecim anni com-
plentur a tempore, quo eum in prœcipitium injecerunt,
et dicis ipsum vivere ? ubi enim vel ossa invenientur ?
nam eadem hora, qua illuc dimissus est, a visu oculorum
nostrorum ablatus est. » Secundo igitur et tertio apparens
ipsi, cum gravioribus mûris dixit : « INlsi assidue narra
ve-
ris, magnas et ipsa sustinebis pœnas. » Cruciatus vero
hominum et régis augebantur, et mors in multitudine.
Rursum ergo accedens Cusaroducta, magno studio nar–
ravit audita verba.
§ 91. Confestim ergo mittunt satrapam quendam ho-
nestissimum, nomine Autaviam, ut se conférât ad urbem
Artaxat. Cives vero, ubi viderunt eum venientem, obviam
exeuntes cum gaudio, interrogabant de adventu ejus.
Ille autem dixit : « Adsum propter vinctum Gregorium,
Fonds A.R.A.M