hak'a ( i ) , à tous les Arméniens de notre pays (2) ;
la sagesse aux Grecs du pays des empereurs, et
protection à ceux des divins Parthes, descendants
de nos aïeux. Sachez, chacun en particulier, pan
cet ordre, tout ce que nous avons fait pour votre
prospérité. Quand nous étions dans le pays des
Grecs, nous vîmes la sollicitude des rois pour
procurer la félicité dans leur pays, honorant le
culte des dieux par des sacrifices, par des of–
frandes magnifiques, des dons différents, toutes
sortes de fruits et leur offrant toute espèce de pr é –
sents; observant leur culte très-pieusement et
avec amour, adorant et vénérant de toutes les
manières les dieux illustres, magnifiques et im–
mortels. Nous avons vu également comment ces
mêmes dieux donnaient la tranquillité, la pros–
périté, la richesse et l'abondance au pays, et une
population florissante, comme la récompense
de leur zèle pour le culte des dieux. C'est pour–
quoi les rois du pays, pour leur en inspirer la
crainte, choisirent des hommes pour veiller au
culte des dieux, parce que, si le vulgaire par igno–
rance , ou si quelqu'un par oubli ou par démence,
voulait mépriser leur culte, les préfets, selon l'or–
dre établi par les rois, les extermineraient dans
leurs provinces, afin que les dieux augmentent la
félicité du royaume. Car, si quelqu'un les mépri–
sait, i l exciterait leur colère contre nous, i l se
(1)
Le dieu Vahak'n, qui fait partie du Panthéon
arménien, appartient, selon M. Emin , à la classe des
demi-dieux, désignés par les auteurs nationaux sous le
nom de
iutzazn
«
hommes d'origine divine ». Vahak'n
était fils de Tigrane I , roi d'Arménie, contemporain
de Cyrus et de Crésus. Sa mémoire s'est conservée dans
les chants des rhapsodes; et un fragment relatif à la nais–
sance de ce dieu nous a été transmis par Moïse de Kho-
rène (liv. 1 , ch. 30). Agathange donne dans un passage
de son Histoire un précieux renseignement sur ce dieu,
qui portait l'épithète de
Vitchabakal,
«
destructeur de
dragons ». Vahak'n avait son temple à Aehdichad, dans
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perdrait lui -même , en provoquant de grands
dommages et d'irréparables malheurs. C'est pr é –
cisément à cause de cela que les rois des Grecs
donnèrent, dans leur royaume, l'ordre menaçant
de condamner à mort les coupables (3). Or , nous
aussi, jaloux de votre félicité et désirant que
les dieux augmentent avec abondance leurs dons
envers vous , nous ordonnons que vous restiez
fidèles à leur culte et à leur glorification, pour
obtenir par leur intervention la prospérité, l ' a –
bondance et la paix. De même que chaque père
de famille prend soin de sa maison et des siens,
nous aussi, nous veillons avec sollicitude à la pros–
périté de l'Arménie. Ainsi donc vous tous, nos
grands bien-aimés, satrapes, nobles, préfets,
villageois et citadins, et vous, nos sujets arsacides
(
Arschagouni), élevés et nourris pour le bien de
votre roi, honorez les dieux. S'il se trouve quel–
qu'un qui les offense, s'il tombe entre vos mains ,
prenez-le, et, après lui avoir lié les pieds, les
inains et le cou, conduisez-le à la Porte Royale;
et ses biens, ses récoltes, ses terres, ses posses–
sions et ses trésors, tout sera pour ceux qui l ' au–
ront dénoncé. Sovez satisfaits avec l'aide des dieux
et de votre roi ; soyez aussi heureux, car nous
le sommes. >
Ensuite le roi Tiridate, pendant tout le temps
de son règne, guerroya avec l a Perse et tira ven-
la province de Daron, non loin de l'Euphrate ( Emi n ,
Recherches sur le pagan. arm.,
pag. 41 et suiv. de la
trad. fr.).
(2)
Nous ferons observer ici que le texte grec ne ren–
ferme que le préambule du décret de Tiridate, que l'armé–
nien donne dans son
entier.
(3)
Ce passage fait allusion aux édits des empereurs
romains ordonnant les persécutions contre les chrétiens.
Tiridate s'appuie sur ce précédent, pour rendre égale–
ment un édit de persécution, en sa qualité de prince
allié des Romains, auxquels il devait sa couronne et la
possession de son royaume.
a domina Artemide, virtus ab Hercule, virtute ornato,
adsit vobis et omni regioni, et reliqua. Porro omnibus
annis temporum suorum Teredates rex, inimicitias ge-
rens cum regno Persarum, vindictam exquisivit per
pugnam et bollum, donec impleretur tempus quatuor-
dècim annorum, quibus sanctissimus Gregorius erat in
carcere castrL.Erat enim bellum durissimum inter Te-
redaten regem et reges Persidis. Rursum jussit scribi se-
cundum mandatum omnibus provinciis hune in modum :
Teredates magna? Armeniae rex locis et provinciis, satra-
pisque et belli ducibus ac civibus, pacem : valete, nam
et nos ipsi valemus. Vos scitis, quomodo antiquitus et
Fonds A.R.A.M