D I S COURS PRÉLIMINAIRE.
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Lérouboa (2) et Zénob de G l a g , les Gr e c s O l ymp i u s ( 3 ) , Ardithéos (4)>
Faustus de B y z a n c e ( 5 ) , et l e Pe r s e Kh o r o h p o u d ( 6 ) c omme des écrivaius a r –
méniens , n ' a r i e n de fondé ; car ces au t eur s , ainsi que l eur s noms l ' i nd i quen t ,
étaient très-certainement des étrangers et composèrent l eur s ouvrages dans l eur s
langues maternelles. A u c on t r a i r e , l es auteurs que les Arméniens peuvent r e –
vend i quer à juste t i t re , c omme appar t enant à l eur n a t i o n , b i en qu'ils aient écrit
l eurs ouvrages dans une "langue étrangère, sont relégués par eux au second
p l an . Qu e l qu e s - un s , i l est v r a i , se serv i rent de l a langue grecque de préfé–
r enc e à l ' idi ome na t i ona l ; a i ns i le r o i A r d a v a z t l
c r
,
fils d e T i g r a n e , qu i fut e m –
mené pr i sonn i er pa r Ma r c - An t o i n e e n E g y p t e , l ' a n 34 avant notre ère, et périt
de mo r t violente à A l e x a n d r i e , avait composé des tragédies, des livres h i s t o r i –
ques et des d i scour s e n grec ( 7 ) . O n cite également l e rhéteur Barouïr, appelé
p a r l es G r e c s Proérésios, qu i fut maître d'éloquence à Athènes et à R o m e , et
qu i avait prononcé en grec des discours et des panégyriques tellement r ema r –
quables , que ses cont empora ins l u i décernèrent le titre de c< p r i n c e des o r a –
teurs (8) ». O n n'est pas certain si saint Grégoire l ' IUumi na t eur , qu i composa
beaucoup de d i scour s et de prières, et qu i rédigea l es p r emi e r s canons de l ' E –
glise d'Arménie, écrivit en arménien, au mo y e n de l'alphabet hellénique, ou si
ses ouvrages ont été rédigés originairement dans l ' i d i ome grec . T o u t ce que nous
s avons , d'une manière c e r t a i ne , c'est que tous les ouvrages qu ' on l u i attribue
nous sont parvenus dans l a langue arménienne (9). O n doit c ro i re aussi que les
règlements et les canons de saint Nersès le Pa r t he furent v ra i s emb l ab l emen t
rédigés e n g r e c , et que ce ne fut que p l us t a r d qu ' i l s furent traduits en armé–
n i en p a r les savants du cinquième siècle.
(1)
Cf. plus loin tous les fragments historiques et philosophiques de Bardcsane, qui nous sont par–
venus en arménien, en grec et en syriaque, p. 63 et suiv.
(2)
Cf. plus loin, p. 313 et suiv.
(3)
Olympius, appelé Oughioub par les Arméniens, était un prêtre païen qui florissait au temps de
Vologèse, roi des Perses, et d'Ardaschès, roi d'Arménie. I l composa une Histoire du fort d'Ani, dans
laquelle i l était question des événements arrivés au temps de Vologèse et d'Ardaschès. (Moïse de
Khorène,
Hist. d'Arm.,
Jiv. I I , ch. 48.) — Cf. aussi le P. Karékin,
Hist. de la Uttér. arm.,
p. 78.
(4)
Ardithéos était un néophyte converti par saint Grégoire l'IUuminateur. qui réleva à la dignité
épiscopale. Ardithéos, à la prière d'un cénobite appelé Marc, composa une vie de saint Grégoire qu'il
écrivit sous la forme épistolaire. (Moïse de Khorène,
Hist. d'Arm.,
liv. I I , ch. 80.) — Cf. aussi le P. Ka–
rékin, op.
cit.
p., 81.
(5)
Cf. plus loin, p. 201 et suiv., la traduction de la version arménienne de la Bibliothèque histo
riqua de Faustus de Byzance.
(6)
Khorohpoud, secrétaire de Sapor, fut fait prisonnier par Julien l'Apostat, en 362 de notre ère. I l em–
brassa le christianisme sous le nom d'Éléazar et traduisit en grec l'ouvrage oe son compagnon de captivité
Parzouma, appelé Rasdsohoun par les Perses. Khorohpoud avait composé une Histoire de Julien, de
Sapor et de Chosroès, où la fable tenait une grande place. (Moïse de Khorène,
Hist. (PArm.,
liv. I I ,
eh. 69.)
(7)
Plutarque,
Vie de Crassus.
—
Appien,
Guerre Parlhiq.,
ch. S. Suidas,
sub nom. Artabaze.
—
Cf. aussi Fabricius,
Biblioth. grœc,
1.1,
liv. I I , ch. 19.
(8)
Eunape,
Vie des Philosoph.
(
édit. Didot), p. 492. — Saint Grégoire le Théolog., Disc. XX« sur
la mort de saint Basile. —Le même.
Épigrammes.
(9)
Homélies de saint Grégoire l'IUuminateur (en arm.;. Venise, 1837.
Fonds A.R.A.M