HISTOIRE DU RÈGNE DE TIRIDATE .
faire aucun préparatif de guerre. I l rentra donc
dans son pays,-plongé dans une tristesse profonde,
sans avoir pu prévenir ces événements et y porter
remède.
[
§ io.] Mais (i), au commencement de Tannée
suivante, Chosroès, roi d'Arménie, fit une levée de
soldats. I l réunit les armées des Aghouank et des
Géorgiens, ouvrit la porte des Alains (2) et leur (3)
défilé, et en fit sortir les Huns pour attaquer les
fcontières de la Perse. I l dévasta la contrée d'As-
-
jjrrie jusqu'aux portes de Ctésiphon (Dispon) ; il
saccagea et livra au fer et au feu les villes popu-
(1)
Le texte grec est ici plus complet que l'arménien,
car il ajoute : « Chosroès étant rentré dans sa province
d'Érasène ». L'Érasène est le
Campus Araxenus
des
Occidentaux, aussi appelé 'Apa?r,vôvTCÔÏOVpar Strabon
(
liv. XI, ch. 14, § 4). Il fut désigné plus tard sous le nom
de pays
à?Arscharounikh.
Dans l'origine, les Arméniens
avaient donné à ce pays le nom d'
}
Eraskhadzor;
«
vallée
de l'Araxe ». C'est dans ce canton que se trouvaient les
villes d'Erovantaschad et de Pakaran (St-Martin,
Mém.
sur VArm.,
t. I, p. 108-109).
(2)
La Porte des Alains, ou bien encore Portes du Cau–
case ou Portes de Dzor (cf. Procope,
de Bell. Goth.,
liv. IV,
ch. 3). C'est le défilé appelé aujourd'hui Dariel, mot formé
du persan
Deri-alan,«
Portes des Alains ». Voici la des–
cription que Pline (liv. VI, ch. 11) donne de ce défilé :
«
Ingens nature opus, montibus interruptis repente, ubi
fores obditae ferratis trabibus, subter médias amneDy-
OùaXepfou Seaitoxeia, à7roxxav6£VTOç ôico 'Apxacipou
ufoïï 2ao"àvou, ouxéxt ou8è (1.
Bï) eix\ "fcoovov
u-axpbv
cxaÔrjvat fayuasv.
OOxoç ô 'Apxaonpa*, x9j* xwv Sxa^ptxwv TtaxpiSoç
tjaxpct-cyiç, uicrjpxsv, 8ç TeapaYevou,evoç auvaOpofea- xe
xal auvapu.daaç xobç xwv nepcrwv. cxpaxoTCîSapxa'
£7ror/"jfj£v àôsxYJaat xal àTTwaaaOai xrjv IlapOwv paat-
XEiav, EuSoxY^cavtaç xal 7tEtaôsvTaç u.aXXov éXéaôat
Tr)V*avixou SecrnoxeCav. 'Eicetb^) ouv u.exà ôdcvaxov xou
'
Apxaêàvou, xou aTcoxxavôsvxoç 07cb xou 'Apxaatpou,
vioïï
2
acavou, xaxlXaêfiv ^
âyyekia
a8xr) irpbç rbv
Kouaapw pacJtXéa
9
Apu.sv(aç, àSeXcpbv Sè 'Apxaêavou,
8
ç fjv SsuxspoçTYJç §£C77roxe(aç Utitpôwv, ô ptèv (1. yàp)
xwv 'Apu.£vi'wv paaiXeùç x9j<; xwv nàpOwv SeaT-oxeiaç
SeuxepoçÔTt^pxev. Kaixotys #u.w<; xat iv xâ^et àxouaaç
T^JV XuTtyjpàv (|YY£Xtav, xalffxpaxoireSeuaaptevoç,oùx
IcpOaffev eïç xbv àptÔptov xyjç 7rapaxa1;6W';. "Au-a xe
ïyy\
('
Aveffxpaçpyj?) ouv u.exa TcXeio"XY)ç XOTT/JÇ Irai xîj
7
£VOU.£VY) cuptcpopâî xat ptaXtaxa ô\à xb u.^ cpdaaat
«
uxbv xb Ipyov xou TcoXéu.oo "rotyj<jat.
1 1 5
leuses et les bourgs florissants, il ruina le pays et le
laissa sans habitants. I l ne cherchait qu'à tout dé–
truire ; il abattait les villes jusque dans leurs fon–
dements et prétendait même changer les lois de la
monarchie perse. Il avaitjuré de venger sa race, qui
avait été privée de ce royaume. Se fiant sur le
nombre de ses soldats, et espérant beaucoup de
leur valeur, il s'enorgueillissait et brûlait de haine
et du désir de se venger. I l lui arriva donc rapide–
ment comme auxiliaires les nombreuses et braves
cohortes de cavalerie bien armée des Aghouank.
des Lepin, des Djgheb, des Gasp (4), avec beau-
riodorifluente,citraque in rupe castello communito ad
arcendas transitu gentes innumeras. » Les Géorgiens
donnent à ce défilé le nom de « Porte de l'Aragwi »
(
Klaproth,
Voy. dans le Caucase et la Géorgie,
t. I,
p. 670-676 del'éd. allem.).
(3)
Le texte grec porte ici un nom propre, Zouàpo-, qui
ne se trouve pas dans l'arménien. C'est une méprise du
traducteur grec, qui apris lepronom
ziouro,
«
leur », pour
un nom propre. Bien de semblable n'existe en arménien,
ce qui est une preuve positive que le texte grec d'Aga–
thange est la traduction de l'arménien, comme nous l'a–
vons déjà fait observer dans l'Introduction.
(4)
Ces noms désignent les nomades scythes et sarmates
du nord de l'Arménie et de la Géorgie. Le texte grec dit
Atcpîvvioi xal EiXêàvoi. Pline (liv. VI , ch. 10) mentionne
également quelques-uns de ces peuples : « gentes Sylvo-
rum et infra Lubienorum. »
Artasira, filio Sasani, et ad longum terapus stare non
potuit.
Hic Artasiras erat unus ex satrapis provincial Stachri-
tarum qui, cum venisset et in unum collegisset pra>
fectos exercituum Persarum, et cum eis convenisset,
effecit ut abrogarent ac repellerent Parthorum impe-
rium, et acquiescèrent consentirentque ejusdem potius
dominationem instituere. Ubi ergo port mortem Artaba-
nis, occisi ab Artasira,filioSasani, pervenit hic nuntius
ad Cusaronem (Chosroem) regem Armenise, Artabanis-
que fratrem, qui in dominatione Parthorum secundus
erat, nam Armeniorum rex Parthica? dominationis erat
secundus. Hic quamvis velociter post auditum tristem
nuntium castrametaretur, non pervenerat in numerum
exercitus congregati. Regressus est igitur maximo cum
dolore propter mfortunium, quod acciderat, et maxime,
quia non quo oportebat tempore advenerat ad opéra belli
exercenda.
CAPUT SEGUNDUM.
Bellum ab Armeniœ rege. contra Persas pro imperio gestum : dolo Anaci occisus rex Armeniœ.
§ 10. 'Avaxapi^aç
èV 'Epaceveïç x^jv 181'av | § 10. Reversus vero est in Erasenen provinciam suam
icaxptoa, xal Iv xw l-rciovxt ivtauxw yjp^axo 6 auxbç | et scquenti anno idem Cusaro Armeniœ rex cœpit cou*
3.
Fonds A.R.A.M