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INTRODUCTION.
plus
gnée que celle de Constantinople, pourra
cependant être améliorée par la suite, lorsqu'il
sera permis de transcrire le précieux palimpseste
conservé dans la bibliothèque du monastère des
Mékhitaristes de Vienne, et qui est sans contredit
le texte le plus ancien que l'on connaisse de
l'Histoire d'Agathange, en arménien ( i ) .
L'œuvre originale d'Agathange, retouchée par
l'hagiographe anonyme, a servi de prétexte à
une foule de biographies de S. Grégoire et des
SS. Hripsimé ejt Gaïané, qu'on rencontre princi–
palement dans les Panégyriques, dans les Marty–
rologes et dans d'autres écrits appartenant à la
littérature religieuse de l'Arménie. Un prêtre de
cette nation, Jacques Balthazarian, traduisit en
1 7 1 7
beaucoup de ces compositions, qui offrent
un caractère plutôt religieux qu'historique. Son
travail existe à Rome, dans les Archives des J é –
suites, e t àNap l e s , dans celles du couvent de
S.-Grégoire « l'Arménien. »
C'est principalement en Italie qu'a été impri–
mée le plus souvent la Biographie de S . Grégoire
l'Illuminateur, d'après le texte du
Poradisius.
Dès l'année 1 5 7 6 , Biaise Acciaiuolo composa en
italien une Vie de l'apôtre de l'Arménie, qu'il
dédia à Lucrèce Caracciolo, abbesse du monastère
de S.-Grégoire. E n i63o, Dominique Gravina,
de l'ordre des frères prêcheurs, publia également
une Vie du même apôtre. En i636, Ange Volpe
de Montepeloso, frère mineur, écrivit en italien
une Vie de S. Grégoire qui fut imprimée à Na-
ples. Enfin, en 1 7 1 7 , Antoine-Marie Bonucci pu–
blia à Rome, en italien, une vie de l'Illumina–
teur de l'Arménie.
L a traduction latine, mise en regard du texte
grec donné par le P. Stilting, fut, durant de
longues années, la seule version qui existât de
l'Histoire d'Agathange. E n 1 8 4 1 , les savants reli–
gieux de S.-Lazare de Venise traduisirent en
italien le texte arménien d'Agathange, dans la
(1)
Le catalogue imprimé des manuscrits du monastère
d'Edchmiadzin (Tiflis, 1863, in-4°)
mentionne,
à la page
179,
sixmsc. de l'histoire d'Agathange, dont le plus an–
cien est daté de la fin du treizième siècle. Mais aucun des
manuscrits connus de cet historien ne peut le disputer
en antiquité avec le palimpseste des Mékhitaristes de
Vienne.—Cf. aussi M. Brosset (3
e
Rapport sur un voyage
archéologique en Géorgie et en Arménie
,
pag. 42,45,
56, 59),
qui donne des détails particuliers sur chacun
des manuscrits de l'Histoire d'Agathange, conservés dans
la bibliothèque patriarcale d'Edchmiadzin.
Collection des historiens arméniens, confiée aux
soins
de M. Tomasseo. La partie dogmatique du
livre fut supprimée avec intention dans cette
édition, comme n'appartenant pas directement
aux
faits purement
historiques, que les éditeurs
avaient principalement en vue de faire connaître
au monde savant.
Telle que nous la possédons aujourd'hui,
l'Histoire d'Agathange, qui s'étend depuis l'an 2 2 6
à l'an 33o de notre è r e , sç compose de trois par–
ties comprenant : i ° l'histoire et le martyre de
S. Grégoire, des SS . Hripsimé et Gaïané et de
leurs compagnes, y compris la délivrance de
l'apôtre de l'Arménie; 2
0
la doctrine de S. Gré–
goire: 3° enfin, l'histoire de la conversion de
l'Arménie, qui se termine par le récit du voyage
du roi Tiridate et de S. Grégoire à Rome , et de
leur visite à l'empereur Constantin le Grand et au
pape S. Sylvestre.
L'édition que nous publions aujourd'hui com–
prend le texte grec et la version latine, donnés
par le P. Stilting , ainsi que la traduction fran–
çaise inédite du texte arménien de l'Histoire d'A-
gathange, faite sur l'édition de Venise. Nous avons
fait précéder notre version d'une traduction de
la préface arménienne attribuée à Agathange,
qui figure en tête de l'édition des Mékhitaristes. Si
nous avons cru devoir faire des suppressions dans
plusieurs endroits de l'Histoire du secrétaire de
Tiridate, c'est afin d'éviter des longueurs qui n'ont
aucun intérêt historique. Toutefois les coupures
ne portent que sur les passages purement religieux,
parce que les questions qui y sont traitées eussent
été déplacées dans une collection qui est destinée
à faire connaître spécialement les productions pro–
fanes du génie grec et les faits relatifs à l'histoire
de l'antiquité. Afin de rendre notre publication
aussi complète que possible, nous avons joint au
livre d'Agathange un fragment d'une Histoire d'Ar–
ménie attribuée à cet écrivain par un annaliste du
septième siècle, Sébéos, évêque de la satrapie
des Mamigoniens, dont l'unique manuscrit décou–
vert, il y a quelques années, dans la bibliothèque
d'Edchmiadzin (1), a été signalé à l'attention des
savants par M. Brosset (2), et dont le texte a été
(1)
Cf. le Catalogue de cette bibliothèque (Tiflis,
1863,
in-4°, en arménien), pag. 192, n° 1746.
(2)
Rapports sur un voyage archéologique en Géor–
gie et en Arménie;
3
e
Rapport, pag. 49 et suiv. — Cf.
Fonds A.R.A.M