HI STOIRE ANCIENNE DE L'ARMÉNIE.
que le pays est sous l'obéissance des Ro–
mains.
VI . (CH. LXVI.)
D'où ces faits sont tirés.
Ces faits nous sont transmis par Bardesane
(
Partadzan) d'Edesse, qui fleurit comme histo–
rien au temps du dernier Antonin ( i ). I l avait
été disciple de l'hérésie de Valentinien; puis il
l'avait rejetée et combattue, et il n'était pas arrivé
à la vérité. Séparé de ce dernier, il avait fondé
une secte particulière ; cependant il ne dénatura
pas l'histoire. I l était persuasif et sa parole était
brillante ( 2 ) ; i l osa même adresser une lettre à
Antonin, disserta longuement contre la secte des
Marcionites, contre le Destin et le culte des idoles
pratiqué dans notre pays. Bardesane vint ici pour
essayer de faire quelques prosélytes parmi ce
peuple grossier de païens. Comme il ne fut pas
bien accueilli, i l entra dans le fort d'Ani, lut
l'Histoire des Temples, où se trouvaient aussi re–
latées les actions des rois, y ajouta ce qui se passait
de son temps et traduisit le tout en idiome syria–
que, ce qui, dans la suite, fut retraduit en langue
grecque. Bardesane rapporte, d'après l'Histoire
des Temples, que le dernier Tigrane (Dikran),
roi d'Arménie, voulant honorer le tombeau de
son frère Majan le grand-prêtre, dans le bourg
des idoles situé au canton de Pakrévant, élève
sur ce tombeau un autel, afin que tous les pas–
sants puissent participer aux sacrifices, et que les
étrangers y soient reçus la nuit. Dans la suite,
Vagharsch y institua une fête générale au com–
mencement de l'année, à l'entrée du mois de Na-
vassart(3). C'est de cette histoire qu'ayant tiré nos
(1)
Voir ce que nous avons dit touchant l'époque où
florissait Bardesane, dans l'Introduction placée en tête
des Fragments que nous avons rassemblés, p. 57-61.
(2)
C'est ce que disent en effet saint Jérôme (
Ep. de
script, eccles.,
t. IV, p. 111 ), saint Nicéphore (
Hist. ec-
des.
y
liv. IV, ch. 11 ) et saint Augustin (
Œuvres
,
t. VI,
p. 2).
(3)
Il s'agit ici de la fête instituée en l'honneur du
dieu de la nouvelle année,
Amanor ( am
,
l'an ; —
nor
r
nouveau ) qui, au dire d'Agathange, était protecteur des
fruits et s'appelait aussi
Vanadourtik,
*
dieu donnant*
asile ou abri ». Son temple était à Pakavan, canton de
67
récits, nous l'avons reproduite pour toi, depuis
le règne d'Ardavazt jusqu'aux annales de Chos-
roès.
s 2.
[
ZÉNOB DE GLAG,
Histoire de Daron
(
Venise,
i832, en arm.), p. 22 , et trad. fr. (éd. Pru–
d'homme); pg. 3o-3i.]
Si tu veux connaître exactement toutes ces
choses, ô bienheureux Victor (Pekdor), lis l'His–
toire du royaume des Hephthalites écrite en grec,
ou [celle qui] traite du royaume des Djen, que
tu trouveras à Edesse, dans l'historien Bardesane
(
Part) (1) .
§ 3.
[
OUKHTHANÈSD'EDESSE,
Histoire de la séparation
religieuse des Arméniens et des Géorgiens
(
msc. de
la Bibliothèque impériale de Paris, fonds arm.,
suppl., n° 47» P« 68, transcrit d'après une copie
faite pour
XAcadémie impériale des sciences dé
S,'Pétersbourg,
sur le msc. unique du couvent pa–
triarcal d'Edchmiadzin). Cf.
Catalogue
de cette
Bibliothèque, imprimé en arménien, à Tifiis,
en i863, pg. 186 , n° 1 6 7 4 . ]
Zénob [de Glag] raconte ces faits à des hommes
dignes de foi, ses nationaux et ses compatriotes ;
ces faits, vous les connaissez parfaitement vous-
mêmes par les récits de nos pères. Mais si vous
voulez savoir exactement ces choses, lisez le der–
nier livre de Bardesane d'Edesse, qui relate très-
bien le colloque qu'échangèrent entre eux Tiri–
date (Dertad) et Hratché. Que fit-on ensuite de
Hratché? Je l'ignore, dit l'historien.
Pakrévant, dans la province d'Ararat. Sa fête durait six
jours et commençait au nouvel an arménien, le premier
jour de
navassart
(11
août), dont le nom lui-même
signifie en parsi « nouvel an » (
nev,
nouveau,
sart,
an).
Cf. Émin,
Recherches sur le paganisme arménien,
p. 23-24. — On peut voir dans les
Recherches sur la
chronologie arménienne,
par M. Dulaurier (pg. 132,
note 33), comment ce savant a expliqué le nom du dieu
Amanor, et comment aussi il a créé un dieu
Vanadour
qui est de pure fantaisie, en prenant l'épithète
à
1
hos–
pitalier
donnée à Amanor, pour un nom de divinité!!!
(1)
Quelques manuscrits écrivent
Partian.
.
:
D E U T S C H E
B T E L I O T H E K
5.
Fonds A.R.A.M