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L E M A S S A C R E D A N S L E V I L A Y E T D ' A D A N A
Dans la province, le massacre n'a pas été moins
atroce que dans le chef-lieu. Actuellement encore,
et mieux que toute voix humaine, les ruines racon–
tent cette destruction des petites villes, des bour –
gades et des campagnes de Cilicie qu i , suivant
l'expression de M . Wi l l i am Chambers, « ont été
comme plongées dans une fournaise allumée sept
fois. »
Dès le 14 av r i l , le mot d'ordre partait d'Adana.
I l y a une fameuse dépêche-circulaire datée de ce
j o u r et lancée par le vali aux autorités de son res–
sort : « Les Arméniens nous ont attaqués ; envoyez
les réservistes et prenez des mesures pour proté–
ger les musulmans de votre district, » Dans p l u –
sieurs localités, les Turcs étaient déjà tout prêts;
dans le sandjak du Djebel-Bereket, qui fut le plus
éprouvé, ils furent enrôlés, équipés par les soins
du gouverneur en personne, Assaf Bey, et lancés
à l'assaut des chrétiens sur un signe de ce fonc-
Fonds A.R.A.M