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suspendues. Sous nos yeux, les balles frappent ces
pauvres gens. L'affolement est pire que la première
fois.
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Passons rapidement sur ces événements où se
renouvellent les mêmes forfaits, les mêmes atro–
cités, que ceux qui ont déjà été signalés. L'un
après l'autre, tous ces bâtiments s'allument et
s'effondrent. Enfin, le dernier reste de la ville
arménienne, un grand pâté de maisons, flambe
comme une forêt de bois sec. Dans cette nuit du 25
et le lendemain 26,
U n
véritable ouragan de feu
passa sur Adana. Et la curée battit son plein pen–
dant 24 heures, sans interruption. Les soldats
constitutionnels y prirent une part active, et quel–
ques jours plus tard on les vit traverser, sous les
ordres de leurs officiers, les rues de Mersine, et se
réembarquer, les bras chargés de butin.
Dans la matinée de l und i , le major Doughty-
Wy l i e , quoique encore souffrant de sa blessure,
—
i l a le bras fracturé — se rend chez le vali,
parle haut et ferme. Peu après, vers mi d i , les
trompettes sonnent la fin du massacre. Mais sur
plus d'un point soldats et bachi-bozouks ne s'ar–
rêtent pas en si beau chemin. Le collège français
de Saint-Paul, où i l y a plus de 6000 réfugiés, est
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enveloppé de flammes :
Fonds A.R.A.M