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Les réguliers donnent des assauts en règl e con–
t r e les qua r t i e r s arméniens. Fi na l ement ceux de
Tospo -Maha l l es s i et de Chabanié sont comp l è t e –
ment détruits. M
m e
D o u g h t y - Wy l i e écrit encore :
Le quartier voisin a été attaqué et anéanti par des
soldats...
C'est un t e l déchaînement de fanatisme destruc –
t e u r que l ' o n redoute u n massacre d 'Européens .
A l'école protestante, deux mi ss i onna i res amér i –
ca ins , Rogers et Mau r e r , qu i essaient d'éteindre
u n i nc end i e , sont tués net « par c i nq Tu r c s , écrit
dans son r appo r t le consul b r i t ann i qu e , q u i avaient
précédemment p r omi s de ne pas les t oucher . Pen–
dant que nous t r ans po r t i ons les deux corps , on
o u v r i t le feu d ' un mi na r e t v o i s i n » . Du haut d ' un
aut r e mi na r e t , on t i r e sur un jésuite, le Père Sa-
batier q u i se t i e n t sur la terrasse de l 'Eco l e f r an –
çaise. Dans l'après-midi, le consul d ' Ang l e t e r r e est
lui-même grièvement blessé au bras *, mais c'est par
t i n Arménien, « qu i a été pr obab l emen t i n d u i t en
e r r e u r , écrit le ma j o r Do u g h t y -Wy l i e , par mon u n i –
forme m i l i t a i r e , et m'a p r i s pour un officier t u r c , ou
était peut-être, à force de t e r r e u r et de désespo i r ,
hor s de lui-même et ne savait plus ce q u ' i l f a i –
sait » .
1
L a blessure de M. Doughty-Wylie, qui est grave, l'oblige
A
s'aliter. I l reçoit l'hospitalité chez M. ïripani, notable
grec, dont la maison a été transformée en ambulance. Dix jours
.
après, le second massacre d'Adana ayant éclaté, M. Doughty-
Wy l i e réapparaîtra sur les lieux.
Fonds A.R.A.M