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Durant toute cette première nui t , écrit la mission–
naire .miss E. Webb, c'est à quelques jeunes Armé–
niens que nous dûmes notre salut
!
.
C'était là de leur
part un véritable acte de bravoure, car la population
et les soldats rôdaient sans cesse autour de notre éta–
blissement.
Dans la soirée de me r c r ed i le carnage s'est un
peu r a l en t i , mais le pi l lage et le feu font rage j u s –
qu' au mat i n :
Cette folie de destruction, note M. W. Chambers,
dépasse tout ce que l ' imagination peut concevoir.
Le lendemain j e u d i , 15 a v r i l , les choses
s 'organisent et s'exécutent plus méthodique–
ment :
De bonne heure — écrit le missionnaire américain
Stephen Trowbridge — les troupes occupèrent les
mosquées ; du haut des minarets, elles dirigèrent un
feu nourr i sur les quartiers arméniens.
Les bachi-bozouks cont inuent à affluer. M . Gi b –
bons , qu i est retourné au konak, écrit dans son
rappor t à M . Dough t y -Wy l i e :
A peine étiez-vous par t i que des armes furent r emi –
ses à ces hordes. Aucun de ces paysans ne portait
d'uniforme mais i ls réclamaient tous des armes, en
vociférant. Je protestai auprès du vali contre cette dis–
tr ibut i on d'armes. I l répliqua que c'étaient des réser-
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A l 'Eco l e américaine.
Fonds A.R.A.M