ans leurs quartiers, à l'exception d'une bande de jeunes
gens, armés de revolvers et qui s'étaient concentrés
&
u mi l i eu du marché pour protéger leurs magasins
1
...
Nous nous mîmes en route pour le Serai'
2
avec l ' i n –
tent ion de vous faire parvenir une dépêche et de faire
des représentations au v a l i ; lorsque nous nous t r o u –
vâmes face à face avec le F e r i k
3
,
accompagné du
locum
tenens
de l'évêque arménien et suivi d'une garde de
soldats. Nous nous joignîmes à eux. Comme nous nous
engagions dans une des rues latérales qui mène vers
le marché découvert, nous aperçûmes des pillards qui
venaient de forcer une boutique et étaient en pleine
besogne. Le Fer ik se contenta de prendre à un des p i l –
lards son bâton et d'ébaucher un geste comme s' il vou–
l a i t le frapper à la tête. Nous arrivâmes ensuite à l ' en–
trée du marché découvert. À 150 yards devant nous,
une foule compacte en fureur était assemblée. Nous
insistâmes auprès du Fer ik pour qu'à la tête de ses
soldats i l déblayât le marché...
Remz i pacha proposa alors au vi cai re Arsène,
l'ecclésiastique arménien qu i l 'accompagnai t , de le
précéder d'une dizaine de mètres, promet tant qu ' en
ce cas i l le su i v r a i t . Po l iment , le vi cai re l u i répon–
d i t : « Après vous , mon général . »
Pendant qu' i ls en étaient encore à discuter sur ce
point , on entendit des détonations répétées. C'était
des jeunes Arméniens qu i , groupés au mi l i eu du mar
1
«
Dans l'espoir d'éloigner les pi l l ards », écrit M. Gibbons
dans un autre rapport.
2
Serai
ou
Konak,
palais du gouvernement. Dans la même
cour se trouvent le
Bélédié,
bâtiment de l a municipalité, les
casernes et le bureau télégraphique.
8
L e commandant militaire, Remzi pacha.
Fonds A.R.A.M