proteste cont re cette décision
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et propose que dans
le cas où des t r oub l e s sérieux v i ennent à éclater
on fasse un exemple en f rappant les pe r turba t eur s
musu lmans . Mais l ' o p i n i o n c ont ra i r e r emp o r t e .
Les Arméni ens assurent même que le mou f t i aurait
en gui se de conc lus i on prononcé la f o rmu l e sacre-
ment e l l e :
«
I l est pe rmi s de t ue r les mécréants et de s'ap–
p r o p r i e r l eur s b i ens . »
Cependant Djévad rassure ceux des étrangers
ou des Arméni ens q u i , i nqu i e t s de l ' a t t i tude de la
populace et de l ' appa r i t i on des bachi-bozôuks, vont
aux rense i gnement s :
Mardi soir, à 9 h . , — écrit M . Wi l l i am Chambers,
un des chefs de la mission américaine, qui s'est d i s t i n –
gué durant le massacre par son sang-froid, son activité
et son admirable dévouement — je me rendis chez le
gouverneur : i l m'affirma que toutes les précautions
étaient prises pour assurer l'ordre et la sécurité...
A peu près t ou t le monde ajoute f o i à ces assu–
rances. Aus s i b i en , le l endema i n me r c r ed i 14 a v r i l ,
après t r o i s j o u r s de fêtes pascales, les écoles a r –
méniennes, françaises, américaines r ouv r en t l eur s
portes aux 4000 élèves q u i les fréquentent. Les
v i gne r ons , les cu l t i va t eur s s'en vont aux champs,
les bou t i qu i e r s gagnent le bazar.
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L e lendemain matin, au moment où éclatait la fusillade, ïe
Hakim, en visite chez le consul de Perse, a dit: « Que pouvais-je
faire du moment que le vali et le iertk (commandant militaire)
ne m'ont pas soutenu! »
Fonds A.R.A.M