teurs, ses subordonnés, n'avaient pas un passé
plus reluisant. Le commandant militaire du vilayet,
Remzi pacha, réactionnaire endurci, s'était signalé
à la faveur de son maître en présidant au massa–
cre de Marache en 1895. La gendarmerie était sous
les ordres d'un espion hamidien, Ahmed bey. Le
nommé Sislian, Arménien, traître envers sa race et
agent provocateur avéré, remplissait les fonctions
de drogman du vilayet. Beaucoup des mutessarifs
et kaïmakams des districts, enfin la plupart des
agents subalternes étaient à l'unisson; car on sait
qu'un des points faibles du nouveau régime ce fut
—
et c'est toujours un peu partout — le manque
d'un personnel administratif à la hauteur de la s i –
tuation.
Si,dans le gouvernement de la province d'Adana,
l'élément jeune-turc n'était point représenté, i l
l'était très désavantageusement dans la section de
l'« Union et Progrès » créée en cette ville. Actuel–
lement encore, dans leur empressement à recruter
le plus d'adhérents possible aux comités qui fonc–
tionnent dans les provinces, les Jeunes-Turcs ne
se montrent point rigoristes. A Adana leur co–
mité était entre les mains de personnages fort
peu recommandables qui, comme un certain Ihsan
Fikri et son compagnon Ismaïl Sefa, exercèrent une
influence funeste sur les esprits.
Grâce à la faiblesse, à l'incurie, à la corruption
des autorités, le vilayet d'Adana était en pleine
anarchie. Les abus, les vexations, étaient devenus
fréquents. I l y eut même des meurtres isolés
Fonds A.R.A.M