Plus tard, les nouvelles de l'Arménie devenant de plus
en plus graves, aucune suite ne fut donnée à cette question.
Et la République Arménienne fut partagée entre les Natio–
nalistes turcs et les bolcheviks russes.
IX.
DU TRAITE D'ALEXANDROPOL
AU TRAITE DE KAR8
Le Traité d'Alexandropol fixait à l'Arpa-Tchaï la frontière
arméno-turque, plaçant toute la région de Sourmalou, de
Kaghisman et de Kars sous la domination turque. La ville
d'Alexandropol devait faire immédiatement retour à l'Armé–
nie, mais les Turcs n'ont évacué cette ville qu'au commence–
ment d'avril
1921.
Une fois maîtres de ces territoires les Turcs s'y sont livrés
à des actes de vandalisme terribles. Ils ont dirigé sur l'Asie-
Mineure, vers l'inconnu et vers la mort certaine, tous les
hommes âgés de dix-sept à cinquante-cinq ans, après avoir
littéralement mis à sac les territoires soumis à leur occupation.
Rien que dans la région de Kars, suivant les évaluations les
plus modérées, ils ont massacré plus de
20.000
âmes. Les pre–
mières et une partie de la deuxième circonscription de la pro–
vince d'Alexandropol comptent aujourd'hui 6oixante-trois v i l –
lages arméniens entièrement détruits, dont la population a
été en partie exterminée et en partie déportée. Ces mêmes actes
se sont produits dans le district de Karaklissé. Rien que dans
la ville d'Alexandropol, après le départ des Turcs, les bolche–
viks ont découvert dans une seule tranchée les cadavres de
7
.000
Arméniens. Les Kémalistes ont emmené en outre en
captivité
9.000
prisonniers de guerre et suivant les déclara–
tions du Colonel Rowlinson les neuf dixièmes de ces malheu–
reux prisonniers sont morts à Erzeroum et dans les environs
de mort violente ou de famine.
Les régions de la République Arménienne qui avaient
Fonds A.R.A.M