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passé sous la domination bolchevique, sans connaître un sort
aussi terrible que celui des provinces occupées par les Turcs,
n'en ont pas moins gémi sous le régime rouge.
Les exactions commises par les bolcheviks en Arménie
pendant les premières journées de leurs occupation avaient
amené un mécontentement tellement profond dans toutes les
classes de la population, qu'un soulèvement populaire spon–
tané a éclaté à Erivan le
18
février
1921,
qui a chassé les
bolcheviks de toute l'Arménie et a rappelé au pouvoir le Gou–
vernement précédent.
Mais vers la fin du mois de février et en mars
1921
la
Géorgie ayant été entièrement conquise par les troupes rouges,
les bolcheviks ont lancé toutes leurs forces disponibles contre
l'Arménie qui, malgré une résistance acharnée, a été submer–
gée par le flot montant des envahisseurs. Erivan a été réoocu-
pée par les bolcheviks le
2
avril
1921
et le Gouvernement de la
République s'est retiré avec ses forces armées, les membres
du Parlement, tous les corps constitués et une grande partie
de la population, vers la province montagneuse de Zangué-
zour.
La lutte contre les Bolcheviks s'est poursuivie dans ces
montagnes avec de rares accalmies jusqu'au commencement
du mois de juillet
1921,
quand, à bout de souffle et de res–
sources les derniers combattants ainsi que le Gouvernement
légal de la République, les membres du Parlement et un grand
nombre d'intellectuels, au nombre d'environ
10.000
personnes
en tout, ont été obligés de passer la frontière et de chercher
refuge en Perse.
a.
En même temps que les nationalistes turcs et les Bolche–
viks russes procédaient 'à ces actes en Arménie, le Grand
Conseil d'Angora et le Gouvernement Soviétique de Moscou
engageaient des pourparlers diplomatiques et, le
16
mars
1921,
ils concluaient un accord aux termes duquel la Russie recon–
naissait l'acte arbitraire signé à Alexandropol le
2
décem-
Fonds A.R.A.M