tandis qu'elle était, au point de vue extérieur, entourée de
forces ennemies — contre lesquelles l'armée de la République
avait dû disperser ses effectifs — elle se trouvait au point de
vue intérieur, aux prises avec les difficultés de ravitaillement,
du manque total de combustible, d'un commencement de
disette et du défaut de matières premières en général.
C'est dans ces conditions que, vers le milieu du mois de
septembre
1920,
les troupes nationalistes turques, sous le com–
mandement de Kiazim Karabékir, soutenues par une multi–
tude d'irréguliers, prononcèrent une attaque brusquée contre
l'Arménie, sur un vaste front d'environ 5oo kilomètres, sans
aucune forme de déclaration de guerre au préalable.
En même temps le Gouvernement des Soviets russes adres–
sait au Gouvernement Arménien une note comminatoire l u i
enjoignant : i° de laisser libre passage aux Turos et aux bol–
cheviks, pour se donner la main à travers le territoire armé–
nien ;
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de renoncer au Traité de Sèvres et 3° de rompre tou–
tes relations avec les Puissances Alliées.
La République Arménienne, si soucieux qu'elle fut d'évi–
ter tout conflit avec ses voisins, ne pouvait naturellement
accepter de telles prétentions. Elle y opposa une fin de non-
recevoir formelle, en faisant aussitôt appel à l'intervention des
Principales Puissances Alliées avec lesquelles elle avait signé
l'acte du
10
août
1920.
Mais ses demandes de secours réitérées
demeurèrent sans réponse.
Dans la période comprise entre la signature du Traité de
Sèvres et la recrudescence de l'activité turco-bolchevique, la
Délégation Arménienne de son côté, consciente des dangers
suprêmes qui menaçaient la jeune République, avait, par une
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érie de notes circonstanciées, fait instamment appel aux Prin–
cipales Puissances Alliées pour demander leur intervention en
vue d'écarter ces dangers. Ses appels n'ont pas donné un résul–
tat plus heureux.
Les bolcheviks devant le refus du Gouvernement Armé-
Fonds A.R.A.M