positions que ces Puissances jugeront nécessaires pour protéger
en Arménie les intérêts des habitants qui diffèrent de la majo–
rité de la population par la race, la langue ou la religion.
L'Arménie agrée également l'insertion dans un Traité avec
les Principales Puissances alliées des dispositions que ces Puis–
sances jugeront nécessaires pour protéger la liberté du transit
et un régime équitable pour le commerce des autres nations.
Le Traité de Sèvres confiait donc à l'arbitrage du Prési–
dent Wilson le tracé des frontières de l'Etat Arménien en
Turquie, dans les provinces d'Erzeroum, Van, Bitlis et Trébi–
zonde. Le
22
novembre de la même année le Président Wilson
rendait sa sentence arbitrale, allouant à l'Arménie parties des
provinces d'Erzeroum, Van, Bitlis et Trébizonde d'une super–
ficie totale de 87
.000
kilomètres carrés (voir dans ce volume)
la carte de l'Arménie avec le tracé du Président Wilson).
Mais ni les termes clairs et précis du Traité de Sèvres, pro–
clamant l'indépendance de l'Arménie, ni la fixation de ses
frontières par le Président Wilson, n'ont été d'aucune utilité
pour les Arméniens. Et depuis lors, non seulement la situation
de l'Arménie n'a subi aucune amélioration, mais elle a été
très lourdement aggravée.
VII. — L'ATTITUDE DES PUISSANCES ALLIEES
ENVERS L'ARMENIE
APRES LA SIGNATURE DE L'ARMISTICE
I l est évident que si les Puissances Alliées avaient pu
résoudre la question arménienne sans la remettre toujours à
plus tard, l'Arménie aurait évité bien des malheurs. De leur
côté, les Turcs ne se seraient pas lancés dans des aventures
sanglantes, s'ils s'étaient heurtés, dès le début, aux fermes
volontés de l'Entente au lieu des lenteurs, des hésitations et
des tergiversations que l'on connaît.
Fonds A.R.A.M