occupés par les troupes alliées, mais en dépit des méfaits jour–
naliers des bandes, des déportations en masse, des massacres
et de maints autres désordres qui s'y sont perpétués depuis,
les Puissances Alliées n'ont même pas envisagé l'application
des mesures de coercition qu'ils détenaient en leur pouvoir.
Pendant une longue période, la Turquie fut ainsi laissée
libre de ses faits et gestes à l'intérieur, ce qui l u i permit de
réduire pratiquement à néant la clause de la démobilisation
de l'armée turque. Bientôt au commencement . du prin–
temps
191
c,
Mustapha Kemal Pacha fut envoyé par le Gou–
vernement turc en Anatolie, ostensiblement en qualité d'ins–
pecteur de la I I I
e
armée, mais en réalité pour y organiser la
résistance turque à la décision des Alliés.
Mustapha Kemal Pacha y trouva un terrain tout préparé
par une foule de collaborateurs actifs, anciens membres du
Comité Union et Progrès, qui avaient été laissés en liberté, et,
s'attelant à la tâche qui lui avait été assignée, établit son quar–
tier général au cœur même de l'Arménie.
Et bientôt i l se sentait suffisamment fort pour tenir tête
aux Puissances Alliées et i l allait même jusqu'à les défier
ouvertement en lançant son attaque brusquée contre la Répu–
blique Arménienne, reconnue par les Puissances de l'En–
tente comme Alliée.
VI. — LE TRAITE DE SEVRES
Après presque deux années de longs et pénibles pourpar–
lers et de multiples tergiversations et tractations, le Traité de
Paix entre les Puissances Alliées et la Turquie fut enfin signé
à Sèvres le
10
août
1920.
Le nom de l'Arménie y figurait au
nombre des Alliés et c'est le Président actuel de la Délégation
de la République Arménienne, M. Avetis Aharonian, qui a
signé ce traité au nom de l'Etat Arménien.
Par l'article 88 du Traité de Sèvres les Puissances signa-
Fonds A.R.A.M