tendances politiques des trois nations qui la constituaient
étaient très différentes et entraient même en conflit.
Le
26
mai
1918,
le Seim déclara que la République Fédé–
rale de Transcaueasie renonçait à son autorité. Le même jour,
la Géorgie proclamait son indépendance et deux jours plus
tard, le
28
mai
1918,
l'Arménie et l'Azerbaïdjan déclaraient
également leur indépendance respective.
C'est de ce jour que naquit la République Arménienne.
Mais parallèlement aux différentes phases de cette évo–
lution politique, des opérations de guerre d'un caractère excep–
tionnellement grave pour l'Arménie, se déroulaient sur les
champs de bataille.
Avec l'avènement du régime bolchevique en novem–
bre
1917,
commençait la débâcle de l'armée russe. Toutes les
troupes russes abandonnèrent le front du Caucase pour ren–
trer dans leurs foyers, et c'est *aux Arméniens qu'a été dévo–
lue principalement la lourde charge de tenir tout le front con–
tre la Turquie.
De novembre
1917
à mars
1918,
pendant six mois sans
arrêt, les forces arméniennes réunies hâtivement et organisées
dans des conditions très difficiles, eurent à combattre les Turcs
au front et les ennemis de l'intérieur.
L'Armée turque, renforcée de deux divisions du front
syrien, se rua vers le Caucase. Kars capitula, sur l'ordre du
Gouvernement transcaucasien et les Turcs, après avoir, con–
trairement aux stipulations du Traité de Brest-Litowsk, occupé
Alexandropol, entreprirent l'assaut d'Erivan, la capitale de la
République Arménienne. Après deux mémorables combats à
Karaklissé et à Sardarabad, à la fin du mois de mai
1918,
les
troupes arméniennes réussirent à endiguer le flot de l'envahis–
seur ; mais, demeurée seule, sans aide et sans soutien de l'exté–
rieur, avec l'armée turque campée à
7
kilomètres de sa capi–
tale, l'Arménie fut obligée de signer un traité de paix avec
Fonds A.R.A.M