— 14 —
l'œuvre des réformes, en résiliant les contrats passés avec les
inspecteurs, et en invitant le colonel Hoff, l'un des inspecteurs
arrivés à Van, à quitter le pays.
L'ARMENIE DURANT LA GUERRE
L'Arménie a été le symbole et la synthèse de toutes les
horreurs de la guerre.
En automne
1914,
les Turcs envoyèrent des émissaires au
Congrès National des Arméniens, siégeant à Erzeroum et l u i
firent la promesse d'accorder l'autonomie aux vilayets a rmé –
niens si les Arméniens s'engageaient à aider activement la
Turquie pendant la guerre et à soulever le Caucase contre la
Russie, d'accord avec les Géorgiens et les Azerbaïdjaniens.
En réponse à ces propositions, les Arméniens cherchèrent
à dissuader les Turcs de toute intervention dans le conflit
mondial qui ne pouvait être que préjudiciable aux intérêts de
l'Empire. Ces sages conseils n'ayant trouvé aucun écho chez
les Turcs qui persistaient dans leurs propositions, les Armé–
niens refusèrent catégoriquement le concours demandé .
Ce courageux refus opposé par les Arméniens à cette
invitation d'une part, et d'autre part la volonté bien arrêtée
de se débarrasser une fois pour toutes de la question armé–
nienne en profitant de la guerre, amenèrent les Jeunes-Turcs
à concevoir et à mettre en exécution le plan d'extermination
de toute la nation arménienne. « Les deux tiers de la popula–
tion ( i ) ,
700.000
hommes, femmes et enfants, ont été exter–
minés par les méthodes les plus infernales et avec sang-froid »
déclare Lord Robert Cecil, Sous-Secrétaire d'Etat au Minis–
tère Britannique des Affaires Etrangères, dans sa lettre du
3
octobre
1918
adressée au Vicomte Bryce.
1)
Dans les six provinces arméniennes
Fonds A.R.A.M