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ooo victimes) sous le fallacieux prétexte qu'ils étaient
sur le point de préparer une révolte.
D'autre part les Jeunes-Turcs se montraient plus nationa–
listes que les vieux. Ils étaient pour la centralisation à outrance
et pour la turquification — par tous les moyens, mêmes vio–
lents — de tous les éléments non-turcs de l'Empire. La mise à
exécution de ces projets de turquification amena un mécon–
tentement général, non seulement chez les chrétiens, mais
aussi chez les Musulmans non-turcs et des révoltes éclatèrent en
Albanie, en Arabie, en Syrie et en Macédoine, suivis bientôt
par la Guerre Balkanique.
La situation des Arméniens durant ce temps devenait
de jour en jour plus précaire, d'autant plus que les émigrés
Musulmans de Thrace et de Macédoine affluaient en Arménie,
la rage au cœur d'avoir été vaincus et obligés de laisser leurs
propriétés entre les mains des chrétiens balkaniques.
Cet état de choses amena, en I Q I
3 ,
les Ambassadeurs des
Puissances à Constantinople à présenter à la Sublime Porte,
sur la proposition du Gouvernement russe, un nouveau projet
de réformes pour l'Arménie turque. Après les moyens dila–
toires ordinaires opposés par les Jeunes-Turcs, on arriva à un
accord russo-turc, avec le plein assentiment des grandes puisj
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sances, accord qui fut signé à Constantinople le
8
février
igih-
Ce nouveau projet de réformes divisait en deux secteurs les six
provinces arméniennes, auxquelles on avait ajouté une sep–
tième, la province de Trébizonde : le premier secteur était
composé de Trébizonde, Erzeroum et Sivas ; le second, de
Van, Bitlis, Kharpout et IDiarbékir. On inspecteur général
européen par secteur devait être nommé par la Sublime Porte
sur la recommandation des Puissances. Les deux inspecteurs
furent engagés, le norvégien Hoff et le hollandais Westenenk.
Mais, à la déclaration de la grande guerre, les Jeunes-Turcs
s'empressèrent de profiter de l'occasion pour « ajourner »
Fonds A.R.A.M