fait insérer un article par lequel le Sultan s'engageait à se
concerter avec elle pour l'amélioration du sort des provinces
asiatiques.
Les Puissances, se basant sur l'engagement souscrit par
la Turquie, essayèrent à plusieurs reprises de faire exécuter
les réformes promises (notes du n juin et septembre
1880)
mai9 elles se heurtèrent toujours à la mauvaise volonté du
Gouvernement ottoman et la situation des Arméniens, loin de
s'améliorer, ne fit qu'empirer de plus en plus.
Les massacres de Sassoun, en
1894,
soulevèrent l'indigna–
tion de l'Europe, et, en mai
i8g5,
les Ambassadeurs de Rus–
sie, de Grande-Bretagne et de France élaborèrent un projet
de réformes et de réorganisation des provinces arméniennes,
où les six vilayets précités de l'Arménie turque étaient dési–
gnés.
Abdul Hamid répondit à ce projet de réformes par les
massacres de
1895
qui ensanglantèrent le pays, depuis les
provinces les plus reculées jusqu'à Constantinople, faisant
plus de
3
oo
.
ooo victimes arméniennes. I l y eut dans le monde
civilisé des frémissements d'horreur, mais les Puissances, divi–
sées, ne purent intervenir efficacement pour arrêter ces héca-
.
tombes et en empêcher la répétition.
A la proclamation de la Constitution en Turquie
(1908),
les chefs de tous les partis arméniens, qui se trouvaient à
l'étranger, rentrèrent à Constantinople et offrirent aux Jeunes-
Turcs leur loyale et entière collaboration ; de nombreux émi–
grés réintégrèrent de même leurs foyers. Les Arméniens nour–
rissaient l'espoir que les Jeunes-Turcs, ayant eux-mêmes été
persécutés par le régime absolutiste d'Abud-Hamid, feraient
preuve d'un esprit sincère de libéralisme pour régénérer et
réformer l'Empire Ottoman.
Leur espoir fut cruellement déçu et en avril
1909
les
Jeunes-Turcs organisèrent le massacre des Arméniens de Cili-
Fonds A.R.A.M