deux civilisations orientale et occidentale. C'est précisément
pour cette raison que lea grands chocs de l'Orient et de l'Occi–
dent se sont produits sur ses montagnes ou autour d'elles et
c'est aussi pour cette raison que les Grandes Puissances
d'Orient et d'Occident ont attaché tant d'importance à la
domination de ces régions. lisse les sont arrachées et elles sont
passées de main en main, après des guerres innombrables ;
elles ont toujours été piétinées, ruinées, et c'est toujours le
peuple originaire arménien qu i les a bâties et rebâties, cons–
truites et reconstruites et qui n'a pas permis qu'une Puis–
sance étrangère s'y établisse d'une façon permanente.
Durant des siècles elle a, tour à tour, réussi soit à se
maintenir et à former des royaumes, soit tombée sous le j oug
de ses envahisseurs, à se relever et à conquérir son indépen–
dance, tantôt dans une partie de son patrimoine, tantôt dans
une autre, suivant la pression des circonstances. Mais sous la
domintion de ses rois nationaux comme sous le j o u g de
l'étranger, le propriétaire originaire de ces montagnes, le tra–
vailleur, le producteur, a toujours été l'Arménien qu i a arrosé
le sol natal de son sang et de ses sueurs et dont la persévé–
rante ténacité, en dépit de tous les obstacles, a fondé une civi–
lisation qu i l u i est propre et qui est la résultante du mélange
des deux civilisations occidentale et orientale.
Tout le Haut Plateau arménien depuis Adana et Sis jus–
qu'à Van et Erivan, est j onché de ruines de villes, de forte–
resses, d'églises, de couvents, de ponts, de monuments qui
témoignent de son incessant travail civilisateur.
L'Arménie se trouvait partagée au commencement de la
guerre, entre la Russie et la Turquie, de là les appellations
d'Arménie russe ou transcaucasienne et d'Arménie turque ou
provinces arméniennes de Turquie.
L'ARMÉNIE TURQUE.
L ' Armé n i e turque se compose :
i° Des six vilayets de Van, Bitlis, Diarbékir (en excluant
Fonds A.R.A.M