L'ARMÉNIE
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LA QUESTION ARMÉNIENNE
I. — LE HAUT PLATEAU ARMENIEN
L'Arménie constitue un vaste plateau très élevé supporté
par la chaîne du Petit Caucase, la chaîne médiane Armé–
nienne du Pont, du Taurus, de l'Anti-Taurus et de leurs
contreforts. Hérissé de montagnes, coupé de vallées profondes,
le pays est comparable à un nœud enchevêtré qui, par les
analogies topographiques que ees différentes parties présentent
entre elles, forme un tout homogène, une unité géographique
bien caractérisée. C'est une gigantesque forteresse, un énorme
boulevard qui s'étend depuis le cul-de-sac oriental de la Mer
Noire, depuis les hauteurs du Karabagh jusqu'à la Méditer–
ranée et qui a joué un rôle important dans l'Histoire. Elle
sépare le Haut Plateau d'Anatolie des plaines du Kour, des
déserts de la Perse, de la Mésopotamie et de la Syrie. Les
montagnes du Kurdistan, de l'Amanus sont les derniers pro–
longements du haut plateau arménien qui vont finir dans la
Méditerranée par le cap Ras-El-Khinsir.
Le peuple qui depuis trente siècles, c'est-à-dire bien
avant que Xenophon en eût parlé, a vécu jusqu'à nos jours
sur ces hauts plateaux, c'est le peuple arménien. L'Arménie
a toujours été le point de séparation des deux mondes, des
Fonds A.R.A.M