éloigné de nos préoccupations. Nous y allions, appelés par ces
peuples, sollicités par eux, dans leur intérêt au moins autant
que dans le nôtre. Nous agissions en conformité avec les
grands principes qui ont dominé cette guerre.
Si nous ne nous étions pas sentis d'accord avec les popu–
lations, nous n'aurions rien fait pour nous imposer à elles.
Tous ceux qui sont allés dans ces régions savent comment y
résonne le nom de la France.
Or, il se trouve par surcroit que la Cilicie est un pays
d'une grande richesse.
Si nous n'y sommes pas demain, Messieurs, je pose alors
cette question : Qui y sera ? Et nous, une fois partis sous l'in–
fluence de fausses considérations de sentiment, quand nous y
verrons d'autres installés à notre place, c'est alors que nous
connaîtrons notre erreur, et que nous déplorerons les consé–
quences d'une faute désormais irréparable.
Nous saurons alors ce que nous aurons perdu, et nous le
regretterons amèrement. Trop tard.
Eh bien, oui, Messieurs, on l'a dit, la Cilicie, c'est le
coton, le coton dont nous manquons, c'est bien d'autres
richesses encore. Nous aurons, dit-on, de la peine à nous y
installer. Peut-être ? Surtout si nous y commettions des fautes.
Mais je crois ces difficultés plus artificielles que réelles, et
parmi elles, il en est, sans doute, qui sont suscitées pour nous
détourner du désir de rester dans cette région.
U N D E B A T S U R L A P O L I T I Q U E E X T E R I E U R E
à l a C h a m b r e Française.
De
Z'«
Echo de Paris » du
25
juin
1920.
L a Qu e s t i o n de C i l i c i e
En ce qui concerne la Cilicie, qui est d'importance capi–
tale pour nous et notre avenir dans la Méditerranée, les accords
de
1916
nous donnaient des positions magnifiques. Allons-
Fonds A.R.A.M