les en débarrassât, je me rappelle nombre de conférences, faites
par des socialistes parmi les meilleurs et les plus éloquents
pour dénoncer cette situation et réclamer la libération de ces
peuples.
Or, par quoi les accords de
1916
ont-ils été inspirés ?
D'abord par le souci de sauvegarder les grands intérêts tra–
ditionnels et séculaires de la France, par la préoccupation légi–
time de lui garder, dans la Méditerranée, la large part d'in–
fluence qu'elle a le droit d'y avoir, mais aussi parce que les
délégués les plus autorisés de ces populations de l'Orient —
et c'était à l'honneur de mon pays qu'il en fût ainsi —
venaient supplier celui qui avait alors la responsabilité de
diriger le Gouvernement de la France, de ne pas les aban–
donner, de jouer en Asie-Mineure le rôle séculaire de protec–
trice et de libératrice qui a mérité à notre patrie, dans ces
pays, la grande autorité et la confiance absolue dont elle y
jouit. Oui, c'est l'influence de ces considérations qu'en pleine
guerre, appliquant un principe que je croyais bon et qui con–
sistait, au fur et à mesure que les événements se déroulaient,
à régler entre alliés les questions qui devaient se poser entre
eux à la fin de la guerre, qu'au moment de l'expédition
d'Orient j'ai demandé à nos alliés anglais et russes que fus–
sent établies les trois zones d'influence de la Grande-Bretagne,
de la Russie et de la France. Quelle zone a été attribuée à notre
pays ?
Elle comprend la Cilicie, Adana, Mersina, Alexandrette,
puis, en remontant, elle englobe une partie de la région
arménienne — ceci à la sollicitation suppliante des Armé–
niens les plus autorisés — Diarbékir, les régions jusqu'à la
pointe du lac de Van : plus bas, Mossoul...
s£j
M. ARISTIDE BRIAND.
—
Mais en réclamant pour mon
S i
pays sa part d'influence et d'intérêts en Asie-Mineure, je n'étais
JUj mû par aucun sentiment d'impérialisme. I l a toujours été
Fonds A.R.A.M