E X T R A I T S D E L A R E P O N S E D E M . M I L L E R A N D
A U X C O N T R E P R O P O S I T I O N S
T U R Q U E S
M. MI LLERAND à SPA, le 16 Juillet 1920
Les Alliés voient clairement que le temps est venu de
mettre fin et pour toujours à la domination des Turcs sur
d'autres nations... Durant les vingt dernières années, les
Arméniens ont été massacrés dans des conditions de barbarie
inouïe... Pendant la guerre, les exploits du Gouvernement
ottoman en massacres, déportations et mauvais traitements de
prisonniers de guerre, ont dépassé encore immensément ses
exploits antérieurs dans ce genre de méfaits... Le Gouverne–
ment turc n'a pas seulement failli au devoir de protéger ses
sujets de race non turque contre le pillage, la violence et
le meurtre ; de nombreuses preuves indiquent qu'il a lui-
même pris la responsabilité de diriger et organiser les attaques
les plus sauvages contre des populations auxquelles il devait
sa protection.
Pour ces raisons, les Puissances Alliées se sont
résolues à émanciper du joug turc tous les territoires
habités
par des majorités de race non turque. Il ne serait ni juste, ni
de nature à amener une paix équitable dans le proche Orient
que de contraindre de nombreuses populations non turques
à rester sous la loi ottomane
L E T T R E D E M . S. P I G H O N
M i n i s t r e des Affairée Etrangères
A S. E. BOGHOS N U B A R P A C H A
MONSIEUR L E PRÉSIDENT,
Par sa lettre du
18
janvier, Votre Excellence a bien voulu
m'entretenir de l'émotion avec laquelle ses compatriotes ont
appris que l'Arménie ne se trouve pas au nombre des Puis–
sances admises à être représentées à la Conférence de la Paix,
et elle m'a rappelé les titres que les Arméniens se sont acquis
à voir assurer définitivement leur libération par les Alliés.
Le fait visé par la lettre précitée de Votre Excellence a sa
Fonds A.R.A.M