ques jours, le Président du Conseil à qui j'apportais les vœux
de la Société Italienne « Pro Armenia », et qui, en l'austère
compagnie de son illustre collègue des Affaires Etrangères,
s'impose la plus grande réserve dans ces problèmes très déli–
cats, me lança cette réponse : « Dites aux Arméniens que je
«
fais mienne leur cause. »
(
Très vifs applaudissements sur
tous les bancs de la Chambre.)
«
M'étant adressé aussi à MM. Pichon et Bourgeois, j'eus
des réponses très favorables pour la cause arménienne.
(
Très
bien.)
«
Quelle nouvelle gloire pour l'Italie si, se souvenant des
liens qui resserraient ses grandes Républiques médiévales à
l'Arménie, elle obtenait l'affranchissement de ce « petit grand
peuple » tant de fois leurré avec de vaines promesses diplo–
matiques et qui, dans sa pleine indépendance seule peut
retrouver cette paix, à laquelle depuis des siècles il aspire
en vain. L'Italie libératrice de l'Arménie, c'est cet insigne
honneur que je souhaite à ma Patrie. »
L'éloquent discours, prononcé avec une profonde émo–
tion par l'orateur et fréquemment interrompu par des applau–
dissements fut accueilli à la fin par une longue et chaleu–
reuse ovation. Un grand nombre de députés ont exprimé leurs
félicitations à l'honorable Luzzati.
En répondant à M. Luzzati, le Président du Conseil,
M. Orlando a dit :
« ...
Je dois maintenant une parole à l'illustre orateur
qui a ému hier la Chambre avec la description du martyre
subi par les Arméniens.
((
Lui, qui est un grand esprit, mais qui en même temps
est aussi un grand négociateur, a voulu, par l'applaudisse–
ment qu'a suscité à la Chambre mon affirmation qu'il lui a
plu de répéter, a voulu, dis-je, que cet engagement personnel
de ma part, devienne un engagement devant le Parlement,
Fonds A.R.A.M