influencer que par des motifs religieux, cette mesure
administrative devait prendre, et a pris, la forme
d'une persécution des chrétiens sur une échelle
colossale »
(
Ibidem,
p.
34).
Les discussions sur ce sujet capital proviennent
de ce que l'on juge les choses d'Orient d'après les
idées et les mots d'Occident. On dit : est-ce que les
Turcs n'ont pas laissé aux communautés religieuses,
dont ilsont fait la conquête, une certaine organisation
au t onome ?—Ou i . — Donc les Turcs sont tolérants.
Non. Voici ce qu'explique très bien Rolin-Jaeque-
myns dans ses études sur l'Arménie : < Les Turcs
vainqueurs ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'au
lieu d'exterminer les vaincus, i l valait mieux les
laisser vivre, comme des troupeaux productifs ! (le
mot
raïa
signifie littéralement :
troupeau).
I g n o –
rants ou dédaigneux de ce que faisaient "entre eux
ces chiens d'infidèles, grecs, arméniens, ou juifs,
les Osmanlis se contentèrent de se nourrir de leur
moelle, prélevant sur eux le tribut ou impôt de capi-
tation, nommé Karatch, volant pour le sérail ou les
harems la fleur de leur jeunesse, et ne se faisant
pas scrupule de confisquer les biens de ceux qui leur
paraissaient devenir trop riches » (Rolin-Jaeque-
myns, « le Droit international dans ses rapports avec
les événements contemporains », dans la
Revue de
droit international
et de législation
comparée,'
Bruxelles,
1887,
p.
29
g).
Telle est la tolérance en vertu de laquelle les com–
munautés religieuses — dans lesquelles se réfu–
giaient forcément toute la vie des nations soumises
ont obtenu pour leurs églises, pour leurs écoles,
pour leurs institutions charitables, une sorte de
personnalité civile et même politique. Le terme
Fonds A.R.A.M