Sans doute, à partir d'AIep, où s'embranche la
lig ne pour le Golfe Persique, la voie est seulement
en construction, ou en simple projet. A l'est d'Alep,
le rail a franchi l'Euphrate et s'avance sur le grand
plateau, où aucun obstacle ne l'arrête. En même
temps, partant de Bagdad et allant vers Mossoul, un
tronçon de
i3o
kilomètres est achevé. Et le succès
turc à Gtésiphon est une récompense de ces travaux
fébriles (voir deux articles de M . Jacques Morland
dans
YOpinion
du n décembre
1915
: «
A Travers
la Syrie » , et
25
décembre i g i ô , « Le Rôle Stratégi–
que des Chemins de fer de l'Asie-Mineure » avec
carte).
Quelques documents vont achever de nous rensei–
gner sur le plan allemand et sur la ligne Hambourg-
Golfe persique. Le « train des Balkans », le plus
beau train de luxe qui existe en Europe, est parti de
Berlin pour Constantinople. Aux journalistes appor–
tés par ce train, Enver-Pacha a d i t
{
Dépêche de
Vienne
du
26
janvier
1916)
:
< Le train des Balkans
est le symbole du grand succès des alliés. La route
mondiale de l'avenir, entre Hambourg et le Bos–
phore, conduira ainsi jusqu'à Bagdad et au golfe
persique » .
—
«
Le chemin de fer de Bagdad, qu i
traverse en diagonale toute l'Anatolie, est une voie
paradoxale, artificielle, plus politique qu'économi–
que, destinée à relier les parties les plus lointaines
de l'empire avec la capitale, à servir d'épine dorsale
à ce grand/corps invertébré ». (M. René Pinon : « La
réorganisation de la Turquie d'Asie » dans la
Revue
des Deux-Mondes,
i5
août
rgi3,
p.
893,900).
—«
Le
canal de Suez est tourné ; c'est l'Inde à la portée de
la main, et quelle proie ! Elle vaut bien l'ex-jardin
d'Eden.De l u i sortiraient les sous-marinsqui détrui-
Fonds A.R.A.M