tées à Erzeroum d'octobre
1914
à
août
1915,
puis obligées de partir, elles se sont rendues
d'Erzeroum à Constantinople, et ont raconté ce
qu'elles ont v u dans leur voyage.
Le
11
j u i n , « Les soldats nous ont raconté
comment ces malheureux sans armes avaient
été tous massacrés. I l avait f a l l u quatre heures.
Les femmes se traînaient à genoux. Elles avaient
jeté leurs enfants dans l'Euphrate. I l y avait des
chariots à bœufs tout prêts pour transporteries
cadavres à la rivière, et pour eflacer les t r a –
ces des massacres. Depuis ce moment a r r i –
vaient constamment des caravanes d'expulsés,
tous emmenés pour être tués. Plus tard, notre
cocher grec nous d i t qu'on attachait les mains
des victimes et qu'on les précipitait du haut des
rochers dans le fleuve. On a usé de ce mo y e n ,
quand les masses étaient trop grandes pour les
tuer autrement ».
Le
17
j u i n . « Nous rencontrons u n gendarme
qui nous raconte comment, dans u n grand con–
voi arrêté dix minutes plus loin, les hommes
avaient été peu à peu massacrés et jetés au
f ond de l a gorge au c r i de : « Tuez, tuez, poussez-
les » ; comment, à chaque village, les femmes
avaient été violées ; comment lui-même avait
voulu s'emparer d'une jeune fille, mais u n
autre l'avait prise avant l u i ; comment on avait
brisé l a tête des enfants, quand ils criaient ou
retardaient l a marche » .
Les j our s suivants : « Près d'un village grec,
u n homme à figure sauvage était sur l a route.
I l nous d i t q u ' i l était posé là pour tueries Armé–
niens q u i passaient, q u ' i l en avait déjà tué 250.
Fonds A.R.A.M