c'est-à-dire pa r l e nationalisme le plus féroce
que l e monde puisse j ama i s imaginer. « Plus de
chrétiens en Turquie » (1), a déclaré En v e r -
Pacha ( V I , 4). Et u n Arménien m'a d i t :
«
A b d u l - Ham i d avait été Cartouche, les Jeunes-
Turcs furent Bonnot » . C'est l ' o p i n o n de L o r d
Bryce q u i , à l a Chambre des Lo r d s , a parlé de
l a bande d'aventuriers sans scrupules, des b a n –
dits q u i composent ce qu ' on appelle « le Gou –
vernement de l a Turquie » (2).
Pa rm i les amis de l a première heure, les
plus ardents et les plus fidèles avaient été les
Arméniens ( V I , 2). Or, au moment précis où
les Jeunes-Turcs déposaient A b d u l - H am i d ,
éclata le massacre d'Adana, en Gilicie (3) : des
villes entières anéanties ; 25.000 Arméniens
assassinés. Etait-ce l'adieu d u régime q u i s'en
allait ? Non , c'était le salut du régime q u i venait !
A p a r t i r de ce moment, l e p l a n d'extermina–
t i o n totale de l a race arménienne f u t préparé
dans u n secret complet ; et le massacre f u t
organisé avec u n soin, avec u n calcul, avec
une méthode, capables de r a v i r d'aise u n Ost-
v a l d lui-même, le chantre hiératique de l ' o r g a –
nisation allemande ( V I , 5-7).
Dans l a nuit d u 28 au 29 a v r i l 1915, tous
les chefs Arméniens à Constantinople — et
bientôt ailleurs — écrivains, médecins, profes–
seurs, furent arrêtés. On procéda au désarme–
men t de l a population arménienne et à l ' a rme –
men t de l a population musulmane. 30.000
(1)
Quelques documents.
Genève, p. 18.
(2)
Bryce,
o. c,
p. 12.
(3)
Quelques documents.
Genève, p. 17.
Fonds A.R.A.M