des peuples chrétiens dans l ' Emp i r e turc, que l –
que pénible que ce soit pour nos sentiments :
c'est noti e devoir
[
nous disons, nous, crime : i l
d i t , l u i , de v o i r ] , que nous
devons
confesser
devant Dieu et devant les hommes. »
Certes, Messieurs et Mesdames, j e n'aime pas
emp l o y e r les gros mots : ils rapetissent, me
semble-t-il, les grandes indignations. Et j e me
garderai de j ug e r l'homme privé qu'est l'ex-pas-
teur Naumann : j e ne le connais pas. Je le laisse
à ce Dieu q u ' i l invoque. Mais, j e suis obligé de le
déclarer : le mysticisme et le cynisme de cette
parole pub l i que , me font éprouver une sensa–
t i o n que j e n ' a i pas éprouvée même devant la
parole d'un Lasson ou d'un Os t v a l d ; et cette
sensation est moins le frisson de l a colère, que
le sursaut d u dégoût !
Je n'ajouterai que ceci : Naumann signe son
l i v r e : « Un A l l ema n d , u n patriote allemand
socialiste, et u n chrétien profondément con–
vaincu » . Et, dans ce l i v r e , i l y a cette phrase :
«
Le lecteur se tromperait beaucoup s'il croyait
que le p r emi e r mot, en arrivant à Jérusalem,
est u n mo t de j o i e . Le p r emi e r mo t est : de l a
bière ! » Un c r i du cœur, certainement ; mais
le c r i de cette Ku l t u r , dont le cœur est avant
tout u n estomac.
Donc, tels étaient les sentiments d u cortège
de fidèles, de thuriféraires, q u i accompagnaient
l ' Emp e r e u r à Constantinople. Et c'est dans ces
sentiments que baignait son esprit, plus p r o f on –
dément encore que son vaisseau ne baignait
dans les eaux d u Bosphore. L ' Emp e r eu r fut
l'hôte du Sultan dans ce repaire d'Yildiz-Kiosk,
Fonds A.R.A.M