fondèrent des orphelinats. Mais, en butte aux
tracasseries gouvernementales, le pasteur
donna sa démission.
Le second Allemand est Frédéric Naumann
(
I, 1), qui a cessé d'être pasteur pour devenir
député, militariste, ultra-nationaliste, et ' l 'un
des représentants les plus autorisés de l a
Kultur
gouvernementale. E n 1898, Raccompa –
gna l 'Empereur à Constantinople, et consigna
ses impressions daais un récit intitulé
Asia.
Lepsius et Naumann : l'esprit du vieux bien qui
prononce les paroles du devoir chrétien et
huma in ; et l'esprit du mal.nouveau, qui mur–
mure les paroles de l a séduction perfide et
horrîMe (1).
Après avoir rapporté l a seule opinion qu' i l
ait, dit-il, entendu exprimer par les Allemands
d'Orient : « L'Arménien est le pire gredin du
monde... Le Turc agit en nécessité de défense »,
(
axiome connu), Naumann déclare qu'il ne nie
aucun massacre; mais, (je cite) : « Le Turc
répond : moi aussi, j e combats pour l a vie, et
nous croyons qu ' i l a raison ; nous croyons à l a
(1)
L e pasteur Lepsius est, parait-il, un homme très désin–
téressé, doué d'une éloquence populaire et entraînante, avec
beaucoup d'imagination, très allemand, cela v a sans dire,
avee une certaine naïveté politique, dont quelques-uns se
serviraient. Quelqu'un de bien renseigné me disait : « Sa posi–
tion vis-à-vis du gouvernement ? c'est celle d'un homme à
l a fois candide, et courageux. On se sert de l u i , quand il y
a a lancer quelque ballon d'essai ». Ainsi peut-être s'explique
le fait, que les deux noms ;
Lepsius
et
Naumann
se trouvent
a u bas d'un même appel pour créer la Revue
Mesrop,
destinée
à faire connaître et estimer les Arméniens?
Fonds A.R.A.M