faire de l'Autriche une alliée, et voilà pour l a
Porte l a protection q u i l u i a manqué » . Et , en
1898,
Frédéric Naumann, citant ce propos,
ajoutait : « En fait, l a parole du Turc mourant
a été le résumé de notre politique en Orient.
Nous devons protéger l'Empire ottoman (1),
parce que nous avons vaincu à Sedan ».
Ici, Mesdames et Messieurs, deux Allemands
se dressent devant nous, incarnant deux
esprits : celui de la vieille Allemagne, celui de
l a
Kultur
actuelle. Sachons être justes, pour
avoir le droit d'être sévères. — Le premier est
le pasteur Lepsius, certainement le plus dévoué
et le plus persévérant défenseur des Armé –
niens : une figure qu i attire l'attention. I l osa
écrire le livre intitulé :
TArménie et
l'Europe,
admirable plaidoyer pour l'Arménie, terrible
accusation contre la
Kultur.
I l d i t : « Les nou –
velles publiées depuis neuf mois par la presse
allemande, ne sont pas seulement entachées de
partialité, elles révèlent le but de tromper
l'Europe par les falsifications les plus inouïes » .
Enfin, i l s'écria : « Comment les hommes qu i
sont à la tête des églises protestantes d ' A l l e –
magne, ont-ils eu le cœur de rester témoins
des souffrances horribles de l a chrétienté
d'Orient, sans qu'un mot de pitié soit venu sur
leurs lèvres ? La haute politique leur impose-
t-elle silence à eux aussi ? Ignorent-ils l a politique
plus haute encore du royaume de Dieu? » (2).
Des fidèles s'émurent, donnèrent de l'argent,
(1) «
L'Empire veut conserver l'amitié du Sultan, et lui évi–
ter tout ennui ».. Le Prince de Bulôw.
(2)
Lepsius,
o. c,
p. l i t ,
\\
î.
Fonds A.R.A.M