labyrinthe de vallées profondes, riches en pro–
duits naturels, (là, dit-on, naquirent l a vigne, et
l e poirier). On l ' a appelée « l'île montagne ».
E l l e dresse à plus de 5.000 mètres l a cime de
l 'Ararat , où s'arrêta l ' Arche , borne gigan–
tesque séparant l a Russie, l a Perse et l a
Turquie, unissant les trois Arménie, car i l
y en a trois, comme i l y a trois Pologne.
L'Arménie turque est divisée en six vilayets,
et celui de Van , avec son lac , occupe le
cœur de l a vieille Arménie. Mais les Kurdes
ennemis terribles des Arméniens — étant
venus s'établir par place sur ce plateau, celui -ci
s'est trouvé trop étroit. Beaucoup d'Arméniens
ont été obligés de descendre dans les villes et
les villages de l a plaine, mais surtout dans le
vilayet d'Adana, appelé petite Arménie ou
Cilicie ( I I I , 2) .
Quant à l a race , le Tur c et l'Arménien
forment le plus parfait contraste. Le Tur c est
touranien, militariste, brutal , réfractaire aux
sciences, aux arts, au commerce. L'Arménien
est aryen, comme nous, pacifique (1), point révo-
Noë, vit de préférence dans l a région du Mont Ararat, et con –
serve, à travers les siècles, le souvenir du r ame au d'Olivier
qu'elle découvrit après le terrible fléau du déluge » (voir
R. Macler, « L'Arménie vers l a délivrance » dans l a
Revue
hebdomadaire,
24
a v r i l 1915, p. 554).
(1)
Un cbant arménien, l a
Prière du paysan,
complète
admirablement ce portrait. Le paysan demande
à
Dieu de
bénir s a récolte qui doit être divisée en quatre parts : « afin
de pouvoir donner d'abord au gouvernement le juste impôt
de l a dime ; et de payer ensuite au créancier les lourds,
très lourds intérêts ; et puis ensuite, à l'église du village,
faisons aussi une part aux pauvres ». — Que reste t il ? pas
beaucoup sans doute. L e pa y s an dit ce qu'il en fera : « Ce
qui reste formera (le pain de ma famille) et l a nourriture des
Fonds A.R.A.M