C'est le rôle assigné aux provinces conquises.
Le Gouvernement — ici comme ailleurs, et peut-
être encore plus qu'ailleurs, i l faut distinguer
entre le Gouvernement et une partie du peu–
ple (II , 1) ; le gouvernement est le pire de tous
les gouvernements; le peuple, une partie, tout
particulièrement le vieux paysan turc, est peut-
être le meilleur des peuples non chrétiens ;
c'est la crème des gens, me disait un Armé–
nien — le Gouvernement, dis-je, entretient ses
populations non-turques comme des vaches à
lait, destinées à être traites à perpétuité, à
moins qu'elles ne soient envoyées à l'abattoir.
C'est l a fameuse tolérance turque à l'égard des
chrétiens (II , 5).
3.
E t nous voici arrivés aux Arméniens ( I I I ,
1-11),
le peuple chrétien qui a été l'objet
spécial de toutes les persécutions, sous toutes
leurs formes, dans tous les temps.
L'Arménie turque ( I I I , 1-3), — entre la Rus –
sie, la Perse, la Mésopotamie et le désert
d'Anatolie (1), — est un plateau d'une hauteur
moyenne de 1.500 à 2.000 mètres; avec un
(1)
Un chant arménien célèbre cette
géographie
de l'Armé–
nie en ces termes : * La terre de VEden est bénie, Adam et
Eve y sont nés. — Vous autres qu'ayez-vous ? le paradis
est chez nous, la terre est bénie, gardée par Dieu.
«
L'arche de Noé a été construite là, les clous et les fers
ont été forgés là. — Vous autres qu'avez-vous
f
là se
trouve l'arche q u i fait la gloire de nous tous.
«
Là est la coupe d u v i n rouge que Oieu a béni et donné
à
Noé. — Vous autres qu'avez-vous ? à nous l a vigne, plan–
tée pa r Noe dans notre village d'Agori » .
{
Contes et chants
arméniens,
publiés par Paul Passy, 1899, n» 3}. — La statuaire
représente volontiers l'Arménie sous le Symbole de « la douce
colombe du Massis, Ararat celle q u i , depuis l'arche de
Fonds A.R.A.M