ma i n puissante l'Asie Mineure » au risque de
déchaîner l a guerre mondiale. « A l a grâce de
Dieu, écrit-il, Dieu n'abandonne jamais u n bon
A l l ema n d » (1). Et en 1898, le pangermaniste
plus célèbre et plus autorisé encore, F r . Na u -
ma n n , sur le vaisseau même qu i à l a suite de
l ' Emp e r e u r le porte à Constantinople, écrit :
«
On mettra en œuvre une sorte de
dictature
amicale
q u i souvent parlera à l a Turquie
comme on parle à l'oiseau d u proverbe : Mange
ou crève » . Car si l a guerre mondiale éclate,
«
l ' homme malade se redressera une dernière
fois sur sa couche et j e t t e r a . . . cet appel : guerre
à l ' Ang l e t e r r e ! I l n'est pas indifférent de savoir
q u i le soutiendra sur son l i t , quand i l voudra
pousser ce c r i » . (2)
Ennemis et amis étaient donc b i en prévenus.
Mais comme Bismark le disait : p ou r u n d i p l o –
mate, le me i l l e u r moyen de t r ompe r , c'est de
dire l a vérité. Ennemis et amis ont donc été
trompés : et le monde est allé avec une logique
admirable à l a guerre actuelle, dont les mas–
sacres d'Arménie sont u n épisode t e r r i b l e , et
peut-être l'épisode central.
2.
Voilà « l'environnement » général de l a
question arménienne. Vo i c i les deux person–
nages : le Turc et l'Arménien.
Les Turcs ( I I , 1-8) sont des hordes, q u i ont
surgi des steppes infinies de l'Asie Centrale, d u
(1
> Documents cités par'Chu Andler,
Le
Pangermanisme,
ses plans d'expansion allemande dans le monde, 1915,
p. 37-42.
(2)
Asia,
1899.
Fonds A.R.A.M