ne parla plus que de « l'homme malade » (1)
et, comme aucun Etat ne voulait qu'un autre
fût son héritier, tous se mirent à le soigner
pour que, si possible, son agonie fut i n t e rmi –
nable.
On commença par vouloir maintenir son
indépendance et son intégrité. Mais on s'aper–
çut que le remède aggravait le mal. Alors —
nouveau revirement — on s'efforça de suppri–
mer son indépendance pour mieux garantir
son intégrité. Ce fut l'ère des
Contrôles.
—-
Seu–
lement, les contrôleurs, au lieu de contrôler...
la Turquie, ne songeaient qu'à se contrôler l'un
l'autre. Et le contrôle réciproque aboutit à
l'impuissance générale. La Turquie en profita
pour se livrer à ses plus abominables folies,
et l'un des contrôleurs en profita pour se trans–
former en protecteur, et mettre la main sur
l'héritage, avant la mort du malade.
En 1#86, en 1896, en 1899, les publications
pangermanistes — autorisées et sensationnelles
—
se multiplient, qui attisent les convoitises
de l'Allemagne. En 1886, le pangermaniste
hébraïsant, Sprenger, écrit un livre pour avertir
l'Allemagne que « la Babylonie est le plus
riche pays », le « champ le plus fécond de
colonisation » et que, si elle « saisit ce domaine,
elle aura, dans le partage de la terre, conquis
la meilleure part » .
—
En 1896, le pangerma–
niste, qui signe « Ami de sa patrie » , écrit un livre
pour conseiller à l'Allemagne « de saisir de sa
(1)
Le mot est,-paraît-il, du tzar Nicolas I
e r
(
Paul Haury,
Exposé simple et clair de la question d'Orient,
1913,
p. 14).
Fonds A.R.A.M