élections ne reflètent pas la situation réelle et forts de
l'instauration du pouvoir bolchevik à Petrograd, ils proposent
des nouvelles élections au Soviet ; celles-ci seront organisées à
la mi-décembre. Le nouveau soviet ainsi élu comprend 190
députés dont 51 bolcheviks, 41 dachnaks, 38 S.R. de gauche,
28
S.R. de droite, 21 moussavatistes et 11 mencheviks.
En l'absence de Chahoumian, parti pour Tiflis, Djaparidzé
est élu président. Le 31 décembre, le nouveau soviet élit son
comité exécutif « parmi les députés qui sont pour le pouvoir
soviétique (24) ». Seuls les S.R. de gauche acceptent cette
résolution. Le nouvel exécutif comprend 7 bolcheviks, 6 S.R.
de gauche, 10 soldats et 4 marins. Les bolcheviks s'assurent
également la majorité aux soviets régionaux.
Après la dissolution en janvier 1918, de l'Assemblée
Constituante à Petrograd, S.R., mencheviks, dachnaks et
moussavatistes adoptent une attitude plus conciliante à l'égard
du soviet de Bakou. Les bolcheviks saisissent cette circonstance
pour imposer progressivement leur contrôle sur l'industrie, le
ravitaillement, les transports, la justice et préconisent la
nationalisation de l'industrie pétrolière ; ils finiront par
dominer entièrement le soviet.
L'agression turque
A peine installé dans ses fonctions, le
Seïm,
débarrassé des
bolcheviks, doit faire face à une nouvelle menace. Profitant de
l'offensive déclenchée par les Allemands en février après la
rupture des pourparlers de Brest, les Turcs rompent la trêve
conclue avec l'état-major de l'armée du Caucase, et le 12
février 1918, le jour même de l'ouverture du
Seïm,
franchis–
sent la ligne de démarcation. Le prétexte est éloquent : i l s'agit
de défendre la population musulmane des territoires évacués
par les troupes russes, mais l'objectif est aussi d'aider leurs
frères de race à se libérer des Russes. Dans un article consacré à
la situation au Caucase publié le 6 mars par l'officieux
Tasviri
Efkiar,
on lit que les Géorgiens s'étaient d'abord montrés
bienveillants envers les musulmans du Caucase. « Mais ces
derniers jours, pris de la crainte d'une intervention ottomane,
(24)
BakinskiRabotchii,
du 3 janvier 1918.
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Fonds A.R.A.M