les bolcheviks. Devant le refus du patronat, la grève générale
éclate le 27 septembre, soutenue par les soldats et les marins de
la garnison de Bakou. Le 2 octobre, les industriels cèdent aux
exigences des grévistes. L'action menée par les bolcheviks pour
la défense des ouvriers rehausse considérablement leur pres–
tige. Le 27 octobre, à la conférence de l'exécutif du soviet
élargi qui réunit le soviet des ouvriers et le soviet des députés
des militaires [et non des soldats], Djaparidzé, après avoir lu le
rapport sur les récents événements de Petrograd, déclare :
«
Après la victoire du prolétariat dans cette ville, i l est
indispensable d'instaurer le pouvoir soviétique à Bakou (23). »
Pour parer à cette éventualité, S.R., mencheviks et dachnaks
proposent la formation d'un gouvernement de coalition. Sur le
refus des bolcheviks, ces partis forment le 18 novembre un
comité de salut public. Les bolcheviks ripostent en s'adressant
directement à la classe ouvrière et organisent des manifes–
tations de protestation et des arrêts de travail.
Le 31 octobre, le soviet, par 288 voix contre 78 et 21
abstentions, décide de remettre le pouvoir à un soviet élargi
composé d'ouvriers et de
soldats. A
la nouvelle conférence du
soviet élargi qui a lieu le 2 novembre, i l est question
d'examiner les modalités du transfert du pouvoir au nouveau
soviet. Le menchevik Bogdanov, en signe de protestation
contre cette proposition, quitte la conférence, mais sur 464
présents, i l ne sera suivi que par 120 délégués, en majorité S.R.
de droite, mencheviks et dachnaks. Les moussavatistes restent
mais demandent, sans succès, une représentation plus im–
portante au comité exécutif du soviet.
Ayant ainsi pris en main la direction du soviet et profitant
des controverses qui ne manquent pas de surgir entre les partis
et le nouveau pouvoir, le comité exécutif procède à la
liquidation des organismes qu'il juge subversifs. Le 12 no–
vembre, le comité de salut public est dissous. Le 21 novembre,
c'est le tour de 1T.K.O.O. Mais les partis de l'opposition ne
désarment pas. Ils comptent sur les élections à l'Assemblée
Constituante pour regagner leur position compromise. A
l'élection à cette assemblée, le 26 novembre, les bolcheviks
sont en tête avec 22 % des voix, suivis de près par les
moussavatistes, les dachnaks et les S.R. Mais alléguant que ces
(23)
Mil'man,
La lutte pour le pouv. soviet, en Azerbaïdjan
(139),
P- 66.
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Fonds A.R.A.M