diatement le droit à l'autodétermination et à la séparation de
la Pologne, de la Finlande, de la Courlande et de l'Armé–
nie (13). » Cette prise de position fut évoquée lors des
pourparlers de Brest. N i la Géorgie, ni l'Azerbaïdjan ne sont
mentionnés dans sa déclaration, bien que l'autodétermination
ait été accordée à tous les peuples de la Russie. Avait-il le désir
de créer à la périphérie de la Russie une sorte de zone tampon
contre l'inévitable intervention des Alliés après l'instauration
d'un régime communiste, quitte à récupérer cette zone dans
une phase ultérieure ?
Pour Staline, seule la Révolution d'octobre apportera la
liberté au peuple arménien. Les termes employés pour expri–
mer cette opinion dans une déclaration faite le 31 octobre 1917
méritent d'être relevés : « Les fils de l'Arménie, héroïques
défenseurs de leur patrie mais politiciens à courte vue,
tombant maintes fois dans les pièges tendus par les capitalistes,
ne doivent plus douter que la voie de la libération de
l'Arménie passe par la Révolution d'octobre, libératrice des
peuples opprimés. »
La décision de former un Commissariat aux Affaires
arméniennes fut prise en décembre 1917. I l se mettra à l'œuvre
au début de janvier 1918. Son chef, Varlam Avanessov (Souren
Martirossian), ancien membre du Présidium du Soviet, se–
condé par Vahan Terian, fait appel aux S.R. et à d'anciens
membres du parti
hntchak
tels que Makintsian et Karinian
pour compléter sa composition. Coupé de la Transcaucasie où
il n'avait aucune autorité, ce Commissariat ne pouvait contrô–
ler les nombreux comités arméniens créés par le Conseil
National de Tiflis. Ils étaient formés pour défendre les intérêts
de leur peuple, enrôler les soldats retour du front occidental et
des volontaires et les envoyer défendre l'Arménie. Ce Com–
missariat 'essaie d'abord de servir d'intermédiaire entre le
pouvoir central et les comités qu'il voudrait se subordonner.
Installé dans l'Institution Lazarian, i l organise différents
secteurs : propagande, affaires militaires, publications, ré–
fugiés, et à partir de juin publie un organe hebdomadaire :
Kommounist.
Dans un article paru dans le premier numéro,
Terian écrit : « Le moment est enfin venu de déclarer
ouvertement aux masses arméniennes : Soutenez le gou-
(13)
Ibid.
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Fonds A.R.A.M