par E. Gueguetchkori (président) et A. Tchkhenkeli, les
moussavatistes par M. Djafarov, Ch. Melik-Aslanov et Fatali
Khankhoïski, les dachnaks par G.
Ter-Ghazarian,
Kh. Kartchikian et A. Ohandjanian, les S.R. par M. Donskoï
et A. Neroutchev et les social-fédéralistes par Ch. Alexéev-
Meskhi.
Devant cette constitution d'un pouvoir où ils n'ont aucune
part, les bolcheviks ne perdent pas l'espoir de fomenter un
coup d'Etat grâce à leurs partisans dans l'armée. Mais les
garnisons qui leur sont favorables, notamment dans les villes
d'Arménie occidentale : Erzeroum, Trebizonde, Sarikamych,
Kars, etc., sont trop éloignées de Tiflis, siège du gouverne–
men t et, selon les bo l chev i k s , centre de la
«
contre-révolution ». Le 17 novembre, deux jours après la
création du Commissariat, le Kraïkom du P.O.S.D.R. (b)
décide d'armer les réservistes et les ouvriers acquis à sa cause,
dans l'espoir que la garnison de Tiflis les soutiendra. Mais le 29
novembre, pour déjouer la tentative des bolcheviks qui
gardent les approches de l'arsenal, le comité exécutif du soviet,
sous prétexte d'armer la garde populaire, demande la remise
de 2 000 fusils. La demande est rejetée. Au cours de la nuit, la
garde populaire encercle l'arsenal et après une courte échauf-
fourée s'en empare. Le 3 décembre 1917, Jordania pouvait
proclamer au soviet : « Nous ne ressemblons pas à nos
camarades de Petrograd qui ne faisaient que dormir et se sont
réveillés le lendemain enchaînés par les bolcheviks (7).
Apprenant la nouvelle de la prise de l'arsenal par les
mencheviks, Lénine qui reçoit le délégué du Kraïkom, Koté
Tsintsadzé, venu l'informer de la situation au Caucase, repro–
che leur faiblesse aux bolcheviks de Tiflis : « Vous avez
quand même livré l'arsenal aux mencheviks (7) ».
Inquiet de la situation créée par l'échec du coup d'Etat
bolchevik, Chahoumian arrive le 6 décembre à Tiflis et
demande au soviet et au Commissariat de reconnaître le
pouvoir du soviet de Petrograd et de prélever des troupes du
front pour combattre les généraux contre-révolutionnaires
Kalédine et Karaoulov qui opèrent au Caucase du Nord. I l
menace, en cas de refus, de s'adresser directement aux troupes
pour former un contingent prêt à la lutte pour la cause
(7)
La victoire dupouv. soviet, en Transe.
(161),
p. 204.
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Fonds A.R.A.M