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2
° Dès leur arrivée à Marache, les médiateurs se mettront en rapport avec les
délégués du Gouvernement ottoman cpii sont Edhem-Pacha, commandant les forces
militaires, et Abdul-Wahab-Pacha, mutessarif de Marache.
Ils leur demanderont quelles sont les conditions qu'ils entendent offrir aux Zeï–
tounlis.
D'après les communications reçues par les Ambassadeurs, ces conditions sont au
nombre de trois : reddition des armes de guerre, réparation de la caserne fortifiée,
poursuite des fauteurs de l'insurrection devant les tribunaux réguliers.
Les conditions formulées par Edhem-Pacha et Abdul-Wahab-Pacha ne devront en
aucun cas dépasser celles qui ont été communiquées aux Ambassadeurs.
3
° Les médiateurs feront connaître ces conditions aux insurgés et transmettront
leur réponse aux autorités ottomanes. En cas de discussion, ils serviront d'intermé–
diaires entre les uns et les autres.
4
° Les médiateurs s'efforceront d'amener une conciliation; si leurs tentatives
restent infructueuses, ils en référeront aux Ambassadeurs.
5
° En cas de succès de la médiation, les représentants des puissances assisteront à
l'exécution des conditions convenues.
6
° Dès leur entrée en relations avec les autorités ottomanes et les Zeïtounlis et au
cours des négociations, ils devront faire comprendre à tous que les puissances n'in–
terviennent que dans un but humanitaire, qu'elles ne veulent donner aucun encoura–
gement à la résistance des Zeïtounlis et ne cherchent que l'apaisement.
Vous montrerez ces instructions à vos collègues et vous vous entendrez tous pour
faire vos communications aux Ambassades par un seul et même télégramme. Chacun
pourra télégraphier à tour de rôle.
Vous vous tiendrez en accord avec tous vos collègues, mais vous devrez être en re –
lations plus suivies et plus intimes avec celui de Russie, et vous exercerez avec l u i
une action commune. I l reçoit des instructions dans le même sens.
P. CAMBON.
N° 8 1 .
M. P. CAMBON, Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M. BERTHELOT, Ministre des Affaires étrangères.
Péra, le 12 janvier 1896.
Les troupes ottomanes se trouvent dans une assez fâcheuse situation à Zeïtouo.
Ont-elles battu les insurgés, ont-elles au contraire subi un échec, i l est assez difficile
de rien affirmer au milieu des nouvelles contradictoires qui se croisent. I l est probable
que les forces Turques ont pénétré dans la vallée après s'être emparées des premières
défenses des Zeïtounlis. Ce succès fut célébré comme devant amener la capitulation
Fonds A.R.A.M