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Le 2 i novembre, nous avons reçu de vous un télégramme ainsi conçu : « Vous
pouvez partir pour Karpout : sur la demande de S. E. l'Ambassadeur, le Grand
Vizir a télégraphié aux autorités de vous donner les aides et les escortes nécessaires. »
Le lendemain nous nous sommes mis en route, escortés par quatre-vingt soldats et
accompagnés du médecin, Aziz-Zada-Mustapha aga, et le 2 4 nous sommes arrivés à
Karpout sains et saufs.
Nous n'avons pu sauver que notre existence et les habits que nous avions sur nous;
tout le reste a été incendié.
Nous avons pe rdu : l'église, le couvent, l'école, y compris les ornements précieux
de l'église, le mobilier du couvent et de l'école (sans parler de la valeur de nos effets
personnels, de nos livres, papiers, etc. etc.).
V I .
ÉVÉNEMENTS D ' ORFA .
(
DÉCEMBRE 1895.)
W
6 0
M . P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Cons t ant i nop l e ,
à AL
BER . TB . ELOT ,
Mi n i s t r e des Affaires étrangères.
Péra, le 29 décembre 189Ô.
A Orfa, le massacre a commencé hier et, continue.
Je n'ai pas de nouvelles des Capucins de cette résidence.
I \ CAMBON.
N° 6 1 .
M . P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Cons tant inop l e ,
à M .
B E R T H E L O T ,
Mi n i s t r e des Affaires étrangères.
Péra,
le
2
janvier
1896.
D'après les renseignements officiels reçus à Alep, on aurait massacré à Orfa
9 0 0
chrétiens entre le 28 décembre et le i
e r
janvier. Ce chiffre devrait être plus que
doublé d'après les informations officieuses. Les capucins d'Orfa sont, jusqu'à présent,
sains cl saufs.
Biredjik, sur l'Euphrate, a été incendié. On ignore le nombre des victimes.
On attribue ces atrocités à des bandes de Kurdes venues de Diarbékir.
Partout les autorités sont inertes ou complices.
P. CAMBON.
Fonds A.R.A.M